Ce n’est pas l’éruption de Santorin, mais celle d’un volcan situé en Alaska qui serait à l’origine du refroidissement global de l’âge du bronze

Le refroidissement global qui s’est produit en 1627 avant notre ère résulte d’une éruption colossale qui s’est produite un an plus tôt dans la chaîne aléoutienne, en Alaska.

En 1627 avant notre ère, le climat s’est soudain refroidi. On présumait jusqu’à présent que ce refroidissement global était une conséquence de l’éruption qui a détruit l’île volcanique de Théra, située en mer Égée, et qui correspond aujourd’hui à l’archipel de Santorin. Une nouvelle étude interdisciplinaire, publiée dans PNAS Nexus et dirigée par la géoarchéologue et dendroclimatologue Charlotte Pearson de l’université de l’Arizona (États-Unis), vient toutefois remettre en cause cette hypothèse en établissant pour la première fois des datations précises des événements climatiques qui se sont produits au cours du deuxième millénaire avant notre ère. Grâce à l’analyse des cendres volcaniques et du soufre présents dans des carottes de glace prélevées au Groenland et en Antarctique, il ressort que le principal responsable de ce refroidissement serait le volcan Aniakchak II, situé en Alaska. Son éruption, qui a eu lieu en 1628 avant notre ère, est celle qui a eu le plus fort impact sur le climat au cours des quatre derniers millénaires.

Ce n’est pas l’éruption de Santorin, mais celle d’un volcan situé en Alaska qui serait à l’origine du refroidissement global de l’âge du bronze

Si l’on connaît plutôt bien l’impact de l’activité volcanique et les perturbations du climat qui en ont résulté au cours des 2500 dernières années, ce n’est pas le cas pour les périodes antérieures et le doute subsiste quant à la datation, et parfois même la localisation, de certaines éruptions. C’est le cas pour celle du volcan Théra (Santorin) en mer Égée, qui fut “l’une des plus explosives de l’Holocène”, selon les spécialistes, mais dont on ne connaît pas la date précise, si ce n’est qu’elle a eu lieu au cours d’une période comprise entre 1680 et 1500 avant notre ère.

La caldeira de Santorin, en mer Égée, mesure 11 km de diamètre du nord au sud, et 9 km d’est en ouest. © Nasa

Comment dater une éruption volcanique ?

Pour dater les éruptions volcaniques, les scientifiques se fondent sur la corrélation de deux types de preuves : la présence de sulfates volcaniques dans les carottes de glace et les anomalies de croissance dans les cernes des arbres. C’est en étudiant des carottes de glace prélevées au Groenland et en Antarctique et en les faisant correspondre aux anomalies de formation de croissance d’arbres du sud-ouest des États-Unis et d’Irlande, que l’équipe réunie autour de Charlotte Pearson et de Michael Sigl, physicien au Centre Oeschger de recherche sur le climat (OCCR) de l’université de Berne (Suisse), a réussi à déduire les datations, mais aussi la latitude, les dimensions et l’impact climatique de sept éruptions détectées entre 1680 et 1500 avant notre ère.

You may like