Élisabeth Borne conseille à une femme handicapée de reprendre le travail

French Prime Minister Elisabeth Borne walks during a visit in Brunoy, southern Paris, in support of Renaissance candidate in Essonne 8th district, as part of the campaign for the parliamentary elections, on June 2, 2022. (Photo by STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Interrogée par une femme en fauteuil roulant sur les conditions d’accès aux allocations accordées aux personnes handicapées, la Première ministre Élisabeth Borne lui a conseillé de “reprendre une activité”. Une suggestion qui a provoqué un profond désarroi chez son interlocutrice. L’échange téléphonique a eu lieu en direct sur France Bleu.

“Si je n’avais pas mon mari, je serais dans la rue”, déplore Dolorès sur France Bleu. Cette femme en situation de handicap interpelle la Première ministre française sur la question de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Victime d’un accident, elle vit désormais en fauteuil roulant et doit réaliser des travaux à son domicile pour l’ajuster à sa mobilité réduite. “Mon époux touche 1.800 euros par mois, et malgré un loyer de 1.000 euros, on me dit que je n’ai droit à rien”, regrette-t-elle. En effet, la règle des plafonds bloque souvent l’attribution de certaines allocations.

Manque de tact Face à cette requête, Élisabeth Borne manque manifestement de tact. Si elle compatit dans un premier temps à son sort et l’invite à solliciter des aides auxquelles “elle a droit » pour sa vie courante et qui ne sont pas accordées “sous conditions de ressources”, elle lui suggère en revanche ensuite de “reprendre, peut-être, une activité professionnelle”. Un conseil qui provoque un profond sentiment de détresse chez son interlocutrice, qui fond en larmes. Malaise.

“Pas le moment” La Première ministre insiste: “Je pense qu’il ne faut pas considérer que les employeurs doivent fermer la porte à des personnes en fauteuil roulant”. Elle fait toutefois rapidement marche arrière et admet toutefois que ce n’est “probablement pas le moment de parler de cette hypothèse de reprise d’une activité professionnelle”. “Déconjugalisation” L’échange a été largement commenté sur les réseaux sociaux et dans la presse française.

La “déconjugalisation” de l’AAH, soit l’individualisation de l’attribution de cette allocation, a animé la campagne présidentielle et Emmanuel Macron a lui-même déclaré que le gouvernement “devait bouger » sur ce dossier.

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