Au Soudan, la première réunion du dialogue national voulu par le Mécanisme tripartite réunissant l’ONU, l’Union africaine et l’organisation régionale Igad eu lieu mercredi 8 juin à Khartoum en présence des militaires et de ses alliés, mais sans les principaux acteurs de l’opposition et les Comités de résistance, fers de lance d’une mobilisation populaire qui ne faiblit pas.
Le chef des putschistes, le général Abdel Fatah Al-Burhane, a pourtant salué « une opportunité historique ». Mais les forces issues de la révolution de 2019 assument un refus commun de transiger avec les militaires. Leur principe a été écrit noir sur blanc dimanche par les deux plus vieux partis politiques du pays, le parti Oumma et le Parti démocratique unioniste. Deux partis longtemps rivaux mais qui, signe des temps, ont rédigé un texte commun, appelant « au renversement du régime putschiste » et à une Constitution où les autorités seront « entièrement civiles » et les militaires « éloignés de la politique ».
Le même jour, les Forces de la liberté et du changement ont répondu la même chose à l’invitation du Mécanisme international. C’était déjà les termes du Parti communiste, qui s’est entendu sur ce sujet avec les deux rébellions principales du Kordofan et du Darfour le mois dernier. Quant aux Comités de résistance, ils ont déjà publié une Charte de transition excluant les militaires. Et mardi, ils ont répété le même mot d’ordre.
En réaction à leur absence, les facilitateurs internationaux n’ont pu que répondre en termes vagues, laissant comme l’émissaire de l’Igad « la porte ouverte » à tous ou disant comme le chef de la mission de l’ONU qu’ils n’essaieraient pas « d’imposer quoi que ce soit aux Soudanais ». Mais aussi, comme le négociateur de l’UA Mohammed Hacen ould Lebatt, qu’on ne « pouvait imaginer une solution politique » en leur absence.
pressafrik