L’ex-footballeur international et ancien sélectionneur algérien Rabah Madjer a été condamné par un tribunal d’Alger à six mois de prison ferme pour « fausse déclaration ». Il dispose de dix jours pour faire appel.
Rabah Madjer (63 ans), qui a été nommé récemment ambassadeur de la Coupe du Monde 2022 par la Qatar, connaît une actualité judiciaire moins exaltante. L’ancien attaquant de l’Algérie (86 sélections entre 1978 et 1992, 28 buts), champion d’Afrique en 1990 et qui a notamment porté les couleurs du RC Paris, du FC Porto (Portugal) et du Valence CF (Espagne), a été condamné le 9 juin par le tribunal de Sidi M’Hamed d’Alger à six mois de prison ferme pour « fausse déclaration », ainsi qu’à une amende de 3 200 euros. Les trois autres chefs d’accusation, « escroquerie », « usurpation d’identité » et « faux et usage de faux », ont en revanche été abandonnés.
Chèques publicitaires
Le procureur d’Alger avait requis le 2 juin dernier dix-huit mois d’emprisonnement à l’encontre de l’ancien sélectionneur des Fennecs (1993-1995, 1999, 2001-2002 et 2017-2018). Il bénéficie d’un délai de dix jours pour faire appel. Un autre prévenu, son ex-associé, M. Ibrahim, a été condamné aux mêmes peines. Les deux hommes devront également verser 16 000 euros à l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP).
L’ancien attaquant était accusé par l’ANEP, qui s’était constituée partie civile, d’avoir encaissé pendant un an des chèques publicitaires des deux journaux qu’il avait créés, Al-Belagh, un média sportif paraissant à Oran, et Al-Belagh Erriadhi, alors que ces deux titres avaient été liquidés et qu’ils avaient cessé de paraître. Au mois d’octobre dernier, Madjer avait été auditionné par le juge d’instruction chargé de l’enquête.
Il avait rejeté les charges pesant contre lui et présenté au magistrat plusieurs documents censés prouver sa bonne foi. Il avait indiqué s’être retiré du journal en 2019, alors que la société chargée de l’impression du journal, El-Bahia Presse, a été dissoute en 2020.
Contacté par Jeune Afrique, l’auteur de la mythique talonnade en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions 1987 remportée par le FC Porto face aux Allemands du Bayern Munich (2-1) n’a pas souhaité commenter cette décision de justice. « Je dois d’abord en parler à mes avocats », nous a répondu par SMS Rabah Madjer, sans préciser s’il comptait faire appel.
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