Le Rwanda accuse l’armée congolaise de tirs de roquettes sur son sol

Le ministère rwandais de la Défense a accusé vendredi l’armée de la République démocratique du Congo (RDC) d’avoir tiré deux roquettes sur l’ouest du Rwanda, sans faire de victimes, un nouvel épisode de tensions entre les deux pays.

Alors que de violents combats opposent depuis fin mai l’armée congolaise au groupe rebelle du M23 dans l’est de la RDC, le gouvernement de Kinshasa accuse son voisin rwandais de soutenir ces insurgés et d’avoir déployé 500 soldats sur son sol, ce que Kigali dément.

Fin mai, l’armée congolaise a affirmé avoir arrêté en RDC deux militaires rwandais. Kigali a assuré au contraire qu’ils avaient été enlevés du côté rwandais de la frontière par des rebelles hutu implantés au Congo.

Ce vendredi, « les forces armées de la RDC, les FARDC, ont tiré deux roquettes de 122 mm sur le Rwanda depuis la région de Bunagana, frappant le long de la frontière entre le Rwanda et la RDC (…) dans le district de Musanze », a déclaré dans la soirée le ministère rwandais de la Défense dans un communiqué. « Il n’y a pas eu de victimes mais la population locale est terrifiée », a-t-il ajouté.

Ces tirs font suite à des bombardements similaires par les forces en RDC les 19 mars et 23 mai derniers dans cette même zone frontalière, ajoute le communiqué.

Kigali avait demandé une « enquête urgente » du Mécanisme de vérification conjoint élargi (MCVE), organisme régional qui surveille et mène des enquêtes sur les incidents de sécurité dans la région volatile des Grands Lacs, après les tirs de roquettes du 23 mai qui ont, selon l’armée rwandaise, « blessé plusieurs civils et endommagé des habitations ».

Rwanda et RDC entretiennent des relations tendues depuis le génocide au Rwanda en 1994.

Depuis l’arrivée massive en RDC de Hutu rwandais accusés d’avoir massacré des Tutsi durant le génocide, Kinshasa accuse régulièrement le Rwanda d’incursions au Congo et de soutien à des groupes armés dans l’est du pays.

Les relations s’étaient apaisées avec l’accession au pouvoir début 2019 du président congolais Félix Tshisekedi, qui a rencontré à plusieurs reprises son homologue rwandais Paul Kagame.

Mais le récent regain d’activité du M23 a ravivé les soupçons.

afp

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