Guinée : bras de fer entre la junte et les sociétés minières

Un bras de fer entre la junte et les principaux investisseurs miniers en Guinée se dessine. Car le premier obstacle à la construction d’usines de raffinage de bauxite pourrait être financier.

Le mois dernier, la junte militaire a demandé, lors d’une rencontre avec les sociétés minières, de respecter les conventions de base. Dans ces documents, il est en effet prévu la construction de raffineries en Guinée.

Mais à ce jour, aucune société minière n’a débuté la mise en place de ce processus local de raffinage.

Silence radio des sociétés minières
Au conseil des ministres, ce jeudi (09.06), le colonel Mamady Doumbouya a demandé au ministre des Mines d’adresser des courriers aux sociétés concernées afin que celles-ci s’engagent sur un calendrier dans un délai de dix jours.

Le message a été transmis par le ministre Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement. Il rappelle qu’un « moratoire a été donné (aux sociétés minières) pour faire parvenir un chronogramme. A ce jour, il a été constaté qu’aucune société ne s’est exécutée. »

Selon Amadou Bah, directeur exécutif de l’ONG Action mines Guinée, ce genre de projet risque de se heurter à un double problème. Environnemental d’abord, car l’électricité nécessaire sera produite à base de charbon, ce qui entrainera une dégradation de l’environnement. Financier aussi car ces usines de raffinage sont un lourd investissement.

Une exigence réaliste ?
Pour Amadou Bah, « c’est l’expression d’une volonté politique de l’Etat guinéen de transformer ces produits miniers sur place pour créer plus de valeur ajoutée pour le pays. Ça peut être aussi une patate chaude dans les mains du gouvernement. Dans la mesure où les possibilités de mise en œuvre des raffineries en Guinée se heurtent à plusieurs facteurs. Le premier facteur c’est le risque financier. Une raffinerie c’est beaucoup d’argent, ce n’est pas moins d’un milliard de dollars. »

Une série de rencontres devait se tenir ce vendredi (10.06) autour du colonel Mamady Doumbouya pour discuter de ces questions liées au développement du secteur minier.

Selon plusieurs analystes, la conjoncture actuelle ne devrait pas inciter les sociétés minières à engager des investissements à hauteur de plusieurs milliards de dollars.

dw

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