Une grande partie de ces pièces proviendrait de Chine.
Le marché sud-africain de l’industrie automobile est confronté à un flot de pièces détachées de contrefaçon, dont une grande partie proviendrait de Chine.
Le trafic de ces pièces, telles que les plaquettes de frein et les filtres à huile, a des répercussions économiques importantes sur les fournisseurs de pièces automobiles. Cette année, la police sud-africaine a découvert dans un entrepôt de Johannesburg de faux roulements pour véhicules, estimés à près de 200 millions de dollars américains. Pour les experts, l’utilisation de ces contrefaçons peut mettre des vies en danger.
« Lors des actions menées dans tout le pays, le résultat net a été de l’ordre d’un demi-milliard de rands, soit 31 millions de dollars américains de marchandises détruites », explique Vishall Premlall, directeur national de la Tyre Equipment and Parts Association. « Il s’agissait de produits de contrefaçons venus de l’étranger qui ne répondaient pas aux normes en vigueur. »
La start-up Fixxr, spécialisée dans la mécanique itinérante, estime que le marché africain de l’entretien des voitures, ne dispose pas d’un secteur fiable pour les pièces détachées. Mais pour Mawethu Soga, responsable de la commercialisation et de la croissance de Fixxr, pour minimiser les produits illicites sur le marché, le secteur africain de la réparation automobile, qui représente 30 milliards de dollars, doit se concentrer sur la création d’une industrie des pièces automobiles fiable.
« Ce qu’on constate en Afrique du Sud, c’est qu’il y a un secteur automobile abouti », détaille MAwethu Soga, responsable de la commercialisation et de la croissance de Fixxr. « Autant au niveau de l’approvisionnement en pièces que des compétences mécaniques. Sur d’autres marchés comme le Nigeria, 90 % des voitures sont d’occasion. Il n’y a pas de marché de pièces détachées fiable, ni de mécaniciens qualifiés et compétents. Chacun essaie de faire de son mieux. Ces marchés ont une grande marge de manœuvre. »
Kelvin Maumela, un mécanicien basé à Johannesburg qui a passé 63 ans de sa vie à réparer des voitures, attribue l’afflux de fausses pièces automobiles dans le pays aux connaissances limitées des consommateurs en matière de réparation.
« J’ai 63 années d’expérience dans la réparation de voitures. Je remarque généralement les fausses pièces automobiles en regardant les étiquettes », explique le mécanicien Kelvin Maumela. « Lorsque je tombe sur la voiture d’un client qui a des pièces contrefaites, je le préviens. »
Malgré de nombreuses répressions de l’activité criminelle, le marché des pièces automobiles contrefaites continue de prospérer alors que l’accessibilité financière des consommateurs est menacée par le ralentissement de l’économie sud-africaine. Nathaniel Gumbi, propriétaire de NBW Gearbox dans le centre-ville de Johannesburg, a pris la position de ne réparer que les voitures qui ont des pièces vérifies.
« Même si on ne répare pas la voiture, on conseille de retirer ces pièces, car elles ne sont pas sûres », déclare Nathaniel Gumbi.
Les organismes automobiles sud-africains, tels que la Tyre Equipment and Parts Association, travaillent à la création d’une ligne téléphonique d’alerte où les consommateurs et les entreprises automobiles peuvent signaler les activités frauduleuses.
euronews