Au moins six personnes ont été tuées samedi dans le nord du Burkina Faso, lors de plusieurs attaques attribuées à des djihadistes, ont affirmé dimanche à l’AFP des sources militaire et locale.
« Une attaque terroriste a coûté la vie à six civils à Alga », une localité située dans la province du Bam, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire.
« Les terroristes venus en grand nombre ont attaqué le village de Boulounga et le site d’orpaillage de Alga », séparés d’un kilomètre, a expliqué un habitant joint par l’AFP, confirmant le même bilan.
« Ils ont incendié des maisons et pillé des biens sur le site d’orpaillage », évoquant également « au moins quatre blessés ».
Selon cette même source, des habitants quittaient le village dimanche, vers la grande ville de Kaya à une centaine de kilomètres.
Une autre attaque a également eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, à Seytenga (nord-est près du Niger), selon un communiqué du gouvernement.
« Dans la nuit du 11 au 12 juin 2022, des individus armés ont fait irruption dans la commune de Seytenga (province du Seno) pour s’en prendre aux populations civiles », explique le communiqué publié dimanche.
« À l’étape actuelle, un bilan officiel ne peut être établi au regard de la complexité de la situation », poursuit le texte.
Selon une source sécuritaire, l’attaque a fait « plusieurs victimes », sans donner de bilan précis.
Après cette attaque, les populations de Seytenga ont fui vers Dori, l’autre grande ville du nord du Burkina Faso.
Un élu local, joint à Dori, a confirmé « l’arrivée massive de plus de 2000 personnes dans la ville », assurant que « les autorités et les ressortissants sont à pied d’œuvre pour aménager un site d’accueil des déplacés ».
Jeudi, Seytenga avait déjà été endeuillée par une attaque djihadiste qui avait tué onze gendarmes.
Le Burkina Faso, en particulier le nord et l’est, est la cible d’attaques djihadistes depuis 2015 perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique qui ont fait plus de 2000 morts et 1,9 million de déplacés.
Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé fin janvier le président désigné Roch Marc Christian Kaboré accusé d’être inefficace face à la violence djihadiste, a fait de la question sécuritaire sa « priorité ».
Après une relative accalmie lors de sa prise de pouvoir, M. Damiba fait depuis face à une recrudescence d’attaques de djihadistes présumés qui ont fait quelque 200 morts, civils et militaires.
AFP