Ce dimanche 12 juin à 21h45 (heure du Maroc) sur 2M, la case documentaire hebdomadaire «Des Histoires et des Hommes» est consacrée à «Jean Genet, notre père des fleurs», film posthume de la réalisatrice franco-marocaine Dalila Ennadre, finalisé et co-produit par sa fille, Lilya Ennadre, avec La Prod et 2M. La veille, cet opus empreint d’humanité et de poésie a été projeté en avant-première nationale, dans le cadre de la programmation cinématographique du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), dans le cadre du 27e Salon international de l’édition et du livre (SIEL, du 3 au 12 juin). Ce dimanche également, il est montré au Festival international du film documentaire à Agadir (FIDADOC).
«Le film débute par un Atlantique aux reflets métalliques, puis la caméra s’élève vers la falaise et on découvre un cimetière qui surplombe la mer. C’est là, dans le vieux cimetière espagnol de Larache, qu’est enterré Jean Genet. Dans un huis clos en plein air, on découvre une série de personnages inattendus : une modeste famille de gardiens qui veille avec affection sur la tombe de l’écrivain, des jeunes ouvriers qui cholent les tombes, les locataires de la prison voisine, des visiteurs en pèlerinage littéraire…», indique l’équipe du film.
Le poète et écrivain français Jean Genet a vécu ses dix dernières années à Larache. «Les plus anciens se souviennent peut-être d’un vieil homme, cigarette au bec, stylo à l’oreille, sandales déchirées, djellaba ample… Ils ne savent pas que cet écrivain maudit, enfant de l’assistance public, avait connu la prison et consacré son œuvre aux pauvres et aux damnés», ajoutent les auteurs. Rares sont ceux à l’avoir lu et chacun a son histoire à raconter sur lui. «Et c’est peut-être là, le sens de ce lien étrange et fusionnel entre Genet, les personnages du film et Dalila Ennadre, qui, tout au long de son œuvre a aussi donné un visage aux personnes invisibles et la parole aux sans-voix», notent les producteurs.
En février dernier, Lilya Ennadre a partagé avec Yabiladi un témoignage intimiste autour de cette œuvre posthume de sa maman. «C’était un travail délicat, qu’on a fait avec la monteuse qui était très à l’écoute et qui avait bien compris ce que ma mère attendait, ainsi que des réalisateurs», a-t-elle indiqué. «Ma mère aimait donner la parole à ceux qui n’en ont pas. Ses films portent donc toujours sur une question humaine, avec un langage cinématographique universel dans le but d’amener le spectateur à se sentir concerné et de prendre part à la réflexion que propose le documentaire (…) J’ai toujours été admirative de la personne qu’elle était», a ajouté la jeune actrice et future bachelière, en hommage à une documentariste aux œuvres aussi engagées qu’intemporelles.
yabi