Si des proches ont appelé, dimanche, le gouvernement britannique à «sauver» Brahim Saadoun, condamné à la peine capitale par les séparatistes de Donetsk, ceux-ci ont réfuté tout contact avec le Maroc ou la Grande-Bretagne pour défendre leurs ressortissants.
Une amie du Marocain Brahim Saadoun, condamné à mort après avoir été capturé en Ukraine où il combattait contre les forces russes, a appelé dimanche le gouvernement britannique à le «sauver». Zina Kotenko, une réfugiée ukrainienne vivant au Royaume-Uni, a décrit son ami comme un homme «gentil», «ouvert d’esprit» et «joyeux». Dans une interview à la chaîne de télévision SkyNews, reprise par l’AFP, elle a appelé le gouvernement britannique à «prendre soin des gens qui prennent soin de la démocratie». «S’il vous plaît, sauvez-le», a-t-elle dit.
Un autre ami du soldat marocain, Dmytro Khrabstov, 20 ans, a déclaré que Brahim, connu par ses amis en Ukraine sous le nom de «Brian» avait rejoint l’armée ukrainienne l’été dernier et leur avait dit qu’il voulait «mourir en héros». «C’est un gars brillant et enthousiaste, rêvant de la technologie du futur et de la façon dont il pourrait changer les choses», a-t-il confié à l’agence de presse PA, ajoutant que sa condamnation à mort est «inhumaine».
Le père du jeune Marocain a affirmé jeudi, dans des déclarations à la presse marocaine, que son fils «n’est pas un mercenaire». En avril, il avait accusé les autorités ukrainiennes de «recruter les étudiants étrangers pour les exploiter dans la guerre».
Ni le Maroc ni la Grande-Bretagne n’ont contacté les autorités de Donetsk
Brahim Saadoun ainsi que les Britanniques Aiden Aslin, 28 ans, et Shaun Pinner, 48 ans, ont été faits prisonniers en Ukraine, où ils combattaient pour Kiev, et condamnés à mort jeudi par la justice des autorités séparatistes de Donetsk. Ces derniers ont assuré, dimanche, ne pas vouloir modifier la peine des deux Britanniques et du Marocain condamnés à mort, la trouvant «juste». «Ils sont venus en Ukraine tuer des civils pour de l’argent. C’est pourquoi je ne vois pas de conditions à une quelconque atténuation ou modification de peine», a déclaré aux journalistes Denis Pouchiline, le dirigeant de la région séparatiste de Donetsk, qui les a condamnés.
Dans un communiqué de presse, relayé par l’agence russe RIA Novosti, le ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Donetsk a indiqué, le même jour, que la Grande-Bretagne et le Maroc «ont la possibilité d’envoyer des avocats pour les citoyens condamnés». «Officiellement, aucun de ces États ne nous a contactés, c’est-à-dire qu’ils ne se soucient absolument pas du sort de leurs citoyens. Il existe différents formats. Peut-être pourraient-ils envoyer des avocats pour leurs citoyens. Mais rien n’a été fait», a ajouté la cheffe de la diplomatie du Donetsk, Natalia Nikonorova.
Celle-ci a dénoncé le fait que des voix tentent de «blanchir ces gens (le ressortissant marocain et les deux Britanniques, ndlr) avec le recul, en disant qu’ils ont la nationalité ukrainienne et qu’ils étaient des militaires». «Au cours du processus, les citoyens étrangers eux-mêmes n’ont pas mentionné leur citoyenneté ukrainienne et, par conséquent, ils correspondent à tous les signes de mercenaires», a-t-elle ajouté.
Jeudi, la Cour suprême de Donetsk autoproclamée dans l’est de l’Ukraine a condamné, Aiden Aslin, Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun à la peine capitale pour avoir combattu aux côtés de l’armée ukrainienne contre les forces russes. Selon l’agence de presse russe Sputnik, ils seront exécutés par balles.
À noter que contrairement à la Grande-Bretagne, le Maroc n’a pas encore réagi à la condamnation de son ressortissant.
YABI