Autrefois délaissé au profit du gaz domestique, les ménages à revenu moyen s’adonnent de plus en plus dans les grandes villes béninoises à l’utilisation du bois énergie (charbon de bois) en vue de faire face à la rareté mais aussi à la spéculation du prix du gaz domestique, a constaté Xinhua dans plusieurs villes au sud du Bénin.
« J’ai adopté depuis des décennies le gaz domestique pour mes besoins de cuissons d’aliments. Mais face à la situation que nous observons depuis ces derniers mois, notamment la spéculation du prix de ce combustible, je me suis tournée vers l’utilisation du bois énergie », a confié à Xinhua, Pélagie Dossou, ménagère à Cotonou.
Pour Mme Dossou, depuis l’avènement du conflit russo-ukrainien, on observe non seulement la rareté du gaz domestique dans les villes béninoises mais aussi la spéculation de son prix.
« C’est très difficile pour nous les consommateurs de gaz domestique de recharger ces derniers jours nos bouteilles. Le produit est non seulement introuvable dans les lieux habituels d’approvisionnement, mais son prix augmente de jour en jour sans tenir en compte de celui fixé par le gouvernement », a-t-elle déploré, précisant qu’au lieu de 795 francs CFA par kilogramme, soit 4.770 francs CFA pour la bouteille de six kilogrammes, ce combustible qui se fait rare dans les villes béninoises est cédé à 5.500 francs CFA la bouteille de six kilogrammes.
Face à cette situation de rareté et de spéculation du prix du gaz domestique dans les grandes villes du Bénin, les ménages à revenu moyen se tournent vers l’utilisation du bois énergie.
« Nous observons depuis un certain temps, une ruée des Béninois vers nos étalages de vente du charbon de bois », s’est réjouis Benjamine Assogba, vendeuse du charbon de bois à Godomey, ville située à une vingtaine de kilomètres au nord de Cotonou, précisant qu’en espace de trois mois, elle a doublé son chiffre d’affaires.
Mais selon le spécialiste en environnement, Delphin Gandonou, cette ruée vers le charbon du bois peut accentuer la pression sur les forêts.
« Le gaz à usage domestique préserve plus que d’autres combustibles l’environnement, alors que pour avoir le charbon de bois, il faut forcément abattre l’arbre », a-t-il faire observer.
Selon une récente étude, réalisée par la direction des forêts et des ressources naturelles, le Bénin enregistre annuellement une perte de plus de 70.000 hectares de forêts sur une couverture forestière estimée à 2.650.000 hectares.
Xinhua