Musk s’amuse comme un petit fou sur les réseaux sociaux… au grand dam d’une partie de ses employés.
The Verge a publié la transcription d’un projet de lettre ouverte dans laquelle des employés de SpaceX s’attaquent directement aux frasques du sulfureux PDG, qui s’illustre régulièrement avec des saillies très remarquées – en particulier sur les réseaux sociaux.
Selon les signataires, qui se revendiquent d’un “large spectre de genre, d’ethnicité, d’ancienneté et de fonctions”, le comportement de leur plus célèbre représentant est une source constante de “distraction” et ‘“d’embarrassement” pour les troupes de SpaceX.
“En tant que PDG et porte-parole le plus influent, Elon est vu comme le visage de SpaceX – chaque Tweet qu’Elon envoie est, de facto, une déclaration publique de la part de l’entreprise. Il est crucial de clarifier le fait que sa communication ne reflète pas notre travail, notre mission, ou nos valeurs”, peut-on lire dans la lettre.
Un habitué des déclarations tapageuses
Il faut admettre qu’Elon Musk ne s’embarrasse que très rarement de la réserve et de la prudence qui conditionnent traditionnellement la communication des grands dirigeants. Le milliardaire publie régulièrement ces messages à vocation strictement humoristiques, parfois avec des réflexions que certains observateurs qualifient volontiers de puériles.
On se souvient par exemple de certains tweets pas toujours très élégants, comme celui adressé à Bill Gates en avril dernier. Musk avait apposé une image de l’emoji “Pregnant man” à côté d’une photo du cofondateur de Microsoft, avec une légende qui se passe de commentaires.
in case u need to lose a boner fast pic.twitter.com/fcHiaXKCJi
— Elon Musk (@elonmusk) April 23, 2022
On peut aussi citer ses multiples offensives envers son concurrent Blue Origin, et notamment sa réaction à base de même lorsque SpaceX a remporté le procès qui l’opposait à la firme de Jeff Bezos lors de la fameuse “affaire HLS”.
Breaking – Jeff Bezos' Blue Origin loses lawsuit against NASA over the HLS lunar lander contract, with Judge Hertling siding with the agency and SpaceX in ruling:https://t.co/iX7y2DlxiF
— Michael Sheetz (@thesheetztweetz) November 4, 2021
Les auteurs de la lettre estiment donc que SpaceX devrait “prendre position publiquement et condamner le comportement dommageable d’Elon sur Twitter”. Le texte affirme aussi que SpaceX n’est pas à la hauteur de ses ambitions au niveau de la gestion des employés. Les intéressés se montrent particulièrement critiques vis-à-vis de la politique de tolérance zéro par rapport au harcèlement sexuel, qui n’aurait selon eux pas eu les effets escomptés.
Plusieurs auteurs du texte virés sur le champ
Ce n’est pas la première fois qu’Elon Musk est ciblé par des accusations de ce type. Mais jusqu’à présent, cela ne semble pas l’avoir dérangé outre mesure; le milliardaire a apparemment la conscience tranquille et continue d’alimenter activement son image de trublion.
Et on peut difficilement s’attendre à ce qu’il change de cap dans un futur proche. Rappelons qu’il est en ce moment embarqué dans le rachat du réseau social Twitter, qu’il compte plus ou moins reconstruire à son image. En tout cas, pour les auteurs du texte, l’histoire s’est apparemment mal terminée. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Gwyneth Shotwell, la présidente de SpaceX citée par le New York Times.
Dans un e-mail, elle a explique que SpaceX avait “licencié un certain nombre d’employés impliqués“. “Nous avons trop de travail critique à accomplir, et aucun besoin de ce type d’activisme exagéré“, affirme-t-elle. Pas sûr, donc, que cette lettre finisse par avoir les effets escomptés.
Le texte intégral de la lettre est disponible au pied de l’article de The Verge (en anglais).
The Verge