Robert Kyagulanyi Ssentamu, né le 12 février 1982, connu sous son nom de scène Bobi Wine, est un homme politique, chanteur, acteur et homme d’affaires ougandais. Il est actuellement député de la circonscription de Kyadondo, dans le district de Wakiso, en région centrale de l’Ouganda. Il dirige également la Plateforme de l’unité nationale, un parti qui s’oppose à la politique du Président Yoweri Museveni. En juin 2019, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2021. Il a été plusieurs fois arrêté.
En marge de la rencontre de la jeunesse internationale libérale, il est revenu sur son parcours.
« Si le Parlement ne vient pas au Ghetto, c’est le ghetto qui vient vers lui ». C’est cette réflexion qui a poussé l’artiste à s’engager dans la vie politique en Ouganda en tant qu’influenceur. « Il y avait beaucoup de défis à relever, des opportunités que nous avons ratées et beaucoup d’injustice que nous avons subie. J’ai donc compris qu’il fallait changer la donne parce que tout est politique. Le public doit comprendre que tout est lié à la politique. Le prix de l’essence en particulier et de la vie de manière générale se décide par les politiques. Donc il faut s’engager pour combattre les injustices que le bas peuple est en train de vivre » dit-il face à la presse.
Bobi a donc lancé un mouvement qui défend la jeunesse et les couches vulnérables. Sa musique parle. « Ce sont des mots qui sonnent la révolution, la liberté, les droits humains en un mot la justice sociale », relate l’artiste parlementaire qui n’aime pas le mot politique dans le sens vrai du terme. Il affirme pourtant avoir compris qu’il faut entrer dans la danse pour résoudre beaucoup de choses. « Chez-nous, au moins 20 femmes meurent en donnant la vie par jour, 300 enfants sont victimes de maladies et n’ont pas accès aux soins. Ils souffrent de sous-alimentation. Pourtant, nous avons des terres fertiles, et nous sommes le pays le plus grand producteur de café d’Afrique », a-t-il révélé lors de la conférence de presse.
Impact de sa politique sur la vie du pays
Il ne s’agissait pas pour lui d’aller au parlement pour y aller. Il se sert de sa musique pour véhiculer son idéologie et atteindre les sphères politiques. « En plus d’une voix pour dénoncer les injustices, je suis aussi un parlementaire qui véhicule les mêmes messages. Le champ est plus large et l’impact plus significatif » dit-il. Il explique qu’en étant député, il n’était plus percuté, il avait accès aux médias.
Selon l’artiste, on ne peut pas parler de liberté du côté des opposants en Ouganda. « Le plus grand opposant est en prison. L’actuel président s’impose depuis longtemps et essaie d’imposer son fils. Aujourd’hui, le droit à la marche est interdit. On ne peut pas légalement marcher en Ouganda », dit-il. Selon lui, des jeunes ont par ailleurs été arrêtés pour des protestations contre l’injustice.
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