Législatives : la France désormais ingouvernable ?

Emmanuel Macron a perdu sa majorité absolue à l’Assemblée et obtient une faible majorité. La Nupes réussit sa percée, et le RN un score historique.

Emmanuel Macron a perdu sa majorité absolue à l’Assemblée et obtient une faible majorité. La Nupes réussit sa percée, et le RN un score historique.

L’essentiel :

La France avance dans l’inconnu après des élections législatives aux allures de séisme dimanche, avec le camp Macron qui perd la majorité absolue, la forte percée de la gauche unie et le score historique du Rassemblement national. Selon les résultats définitifs du ministère de l’Intérieur, 245 députés ont été élus sous la bannière présidentielle, 135 pour la Nupes et 89 pour le RN. Les Républicains sauvent les meubles avec 61 sièges.

Sur les quinze en lice, trois ministres, Amélie de Montchalin (Transition écologique), Brigitte Bourguignon (Santé) et Justine Benin (Mer) ont été battues et devront quitter le gouvernement.

L’abstention a atteint dimanche 53,77 % au second tour des élections législatives, en hausse de plus d’un point par rapport au premier tour (52,49 %).

04 h 39 – Une « gifle » personnelle pour Macron, qui va devoir composer, selon la presse
« Gifle », « claque », « défaite humiliante », « désaveu cinglant », la presse n’a pas de mots assez forts lundi matin pour qualifier le revers subi aux législatives par le camp du président Emmanuel Macron, qui va devoir apprendre composer, selon les éditorialistes. « Miroir inversé de l’élection présidentielle, ce second tour des législatives ressemble furieusement à un référendum anti-Macron », écrit ainsi Alexis Brézet dans Le Figaro, qui évoque une « cruelle leçon pour le chef de l’État ». « La faiblesse de son camp lui est en grande partie imputable », estime aussi Patrice Chabanet dans Le Maine libre. « La politique, ce n’est pas une croyance aveugle en sa bonne étoile, nourrie par des succès antérieurs. Ce n’est pas non plus le refus du débat par un renoncement entêté à toute campagne. Ce n’est pas encore le primat de la politique étrangère sur les affaires intérieures. Le réservoir de voix se situe plus à Rouen ou Agen qu’à Kiev. » Pour Jean-Marcel Bouguereau, dans La République des Pyrénées, « les électeurs ont eu le sentiment que Jupiter, avec des députés godillots, ne donnait pas à l’Assemblée le rôle qui lui revenait ». Pour Maud Vergnol, de L’Humanité, « afin de mettre en oeuvre son programme de casse sociale, Emmanuel Macron sera obligé de composer avec la droite LR, seule force d’appoint disponible ». « Le quinquennat qui s’ouvre ressemble à une terra incognita pour Emmanuel Macron », estime aussi Paul Quinio dans Libération. « Qui forcera celui-ci à composer, discuter, négocier. Et c’est peu de dire que le président n’a pas excellé dans cet exercice depuis cinq ans, que ce soit avec les élus ou avec les corps intermédiaires. »

03 h 56 – La légère déception du communiste Roussel
L’alliance de gauche Nupes pour les législatives a permis de « gagner un grand nombre de députés » mais n’a parlé « qu’aux grandes villes » et a échoué à percer « un plafond » de verre, a regretté dimanche le chef de file du PCF, Fabien Roussel, réélu face au RN dans la 20ᵉ circonscription du Nord. « L’alliance de gauche a permis de gagner un grand nombre de députés, c’est une bonne chose, je m’en félicite, et ça va permettre aux députés communistes d’avoir un groupe demain », a d’abord salué le député. La coalition Nupes et ses alliés ont obtenu 137 sièges. « Mais je vois aussi que ça ne nous a pas permis d’avoir une majorité, et ça n’a pas empêché non plus l’extrême droite de progresser fortement, et ça, ça m’interpelle, ça me questionne », a déploré sur BFMTV le numéro un du PCF, qui a été candidat à la présidentielle en avril.

03 h 11 – Un hémicycle toujours très masculin…
La nouvelle Assemblée nationale comptera 215 femmes (37,26 %) et 362 hommes (62,74 %), soit un hémicycle moins féminisé que celui issu des élections législatives de 2017 (39 %), selon un décompte complet de l’Agence France-Presse des 577 sièges. Longtemps à la traîne, la France s’était hissée en 2017 au 33e rang en termes de parité, sur 185 pays classés par l’Union interparlementaire.

02 h 06 – L’ancien journaliste Aymeric Caron sur les bancs de l’Assemblée
Le journaliste, ex-chroniqueur de Laurent Ruquier, Aymeric Caron, désormais connu pour son combat pour la cause animale, a été élu dimanche député Nupes de la 18ᵉ circonscription de Paris. Âgé de 51 ans, Aymeric Caron a poursuivi, étudiant, un double cursus littéraire et en journalisme à Lille. « Je me destinais à devenir reporter de guerre. Le journalisme, c’est le métier qui correspondait le mieux à la rencontre des gens et à la surprise dans chaque nouveau sujet que je traitais », a-t-il dit à l’Agence France-Presse. Il s’est fait connaître du grand public en tant que chroniqueur dans l’émission de Laurent Ruquier On n’est pas couché, dans un duo, parfois aux airs de duel, avec Natacha Polony.

02 h 04 – Le détail des sièges pour l’alliance présidentielle et la Nupes
Selon un décompte de l’Agence France-Presse, au sein de la coalition Ensemble, 170 députés sont issus de Renaissance (ex-LREM), 46 du MoDem, 26 d’Horizons et 3 du Parti radical. Dans les rangs de la Nupes, 72 députés sont élus sous la nuance Nupes-LFI, 26 sous Nupes-PS, 23 sous Nupes-EELV et 12 sous Nupes-PCF.

01 h 33 – Dans l’Hérault, égalité parfaite entre les trois grandes forces politiques nationales
Le camp d’Emmanuel Macron, le Rassemblement national (RN) et l’alliance de la gauche et des écologistes (Nupes), les trois grandes forces qui composent la scène politique nationale en recomposition, ont gagné chacun trois sièges de député dans l’Hérault dimanche. Le résultat de ces législatives est une déception pour les troupes d’Emmanuel Macron, qui avaient remporté sept des neuf circonscriptions du département lors des législatives 2017, après sa première élection à l’Élysée. C’est aussi une demi-déception pour les candidats regroupés sous la bannière de Jean-Luc Mélenchon, qui s’étaient qualifiés la semaine dernière dans les neuf circonscriptions du département, mais qui ne remportent finalement que trois duels.

01 h 03 – Voici la nouvelle Assemblée nationale

Le ministère de l’Intérieur a publié, dans la nuit de dimanche à lundi, les résultats définitifs du second tour des législatives. En conséquence, voici la nouvelle répartition des sièges :
Ensemble (majorité présidentielle) : 245 députés
Nouvelle Union populaire écologique et sociale : 131 députés
Rassemblement national : 89 députés
Les Républicains : 61 députés
Divers gauche : 22 députés
Régionaliste : 10 députés
Divers droite : 10 députés
Divers centre : 4 députés
Union des démocrates et des indépendants : 3 députés
Droite souverainiste : 1 député
Divers : 1 député

00 h 02 – Indre-et-Loire : la majorité présidentielle garde la main
La majorité présidentielle garde la main en Indre-et-Loire à l’issue du second tour des législatives avec quatre députés élus, dont trois sortants, tandis que l’écologiste Charles Fournier s’impose à Tours face au député macroniste en place. Dans la première circonscription tourangelle, la seule entièrement urbaine, M. Fournier, vice-président du conseil régional Centre-Val de Loire, l’emporte en totalisant 53,51 %. Investi par l’alliance de gauche Nupes, il chasse le député sortant de la majorité présidentielle Philippe Chalumeau (46,49 %), ancien sympathisant socialiste, un des premiers soutiens du mouvement d’Emmanuel Macron lancé en 2016.

00 h 00 – Mélenchon, triomphe en demi-teinte
La Nupes n’a pas réussi son pari de propulser le tribun Premier ministre, mais se réjouit d’avoir grignoté la majorité d’Emmanuel Macron. Lire notre papier.

23 h 52 – CARTE. Découvrez les résultats du second tour dans votre circonscription
Les Français ont élu ce dimanche leurs députés à l’Assemblée nationale. Emmanuel Macron a perdu sa majorité absolue. Tous les résultats sur notre carte.

23 h 51 – Sylvie Ferrer, cheffe de file de LFI et militante d’Attac dans les Hautes-Pyrénées
Sylvie Ferrer, élue députée dimanche dans la 1re circonscription des Hautes-Pyrénées, est la cheffe de file locale de La France insoumise et militante d’Attac. Âgée de 54 ans, cette ancienne agente technique de l’aéronautique, qui vit près de Bagnères-de-Bigorre depuis 1992, et a alors arrêté de travailler lorsqu’elle a suivi son mari muté, était pour la deuxième fois au second tour des législatives.

En 2017, elle avait devancé l’ex-ministre socialiste et député sortant Jean Glavany. Mais elle avait ensuite été battue par Jean-Bernard Sempastous, l’ex-maire de Bagnères-de-Bigorre candidat de La République en marche (LREM). Son suppléant est Benjamin-Florian Sire, 40 ans, monteur câbleur et militant des Gilets jaunes.

lepoint

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