La Journée mondiale du réfugié célébrée ce lundi 20 juin

Depuis plus de dix ans maintenant, Wema Mucho une réfugiée Burundaise, vit dans la ville de Goma, dans l’est de la RDC et curieusement, elle passe toutes ces années dans une famille d’accueil.

 » Nous avons déjà passé plusieurs années au Congo. Nous vivons dans une famille d’accueil, chez une personne que nous considérons déjà comme une soeur », explique-t-elle.

Dans cette famille qu’elle considère déjà comme sienne, cette burundaise se sent à l’aise malgré le désir de contribuer à sa survie qui reste sans réponse, vu qu’elle ne s’est toujours pas trouvé de l’emploi.

« Ici nous vivons dans des conditions assez bonnes, si on pouvait avoir de l’argent, on allait s’en servir pour lancer une activité et aider cette famille d’accueil dans notre prise en charge. Nous demandons aux autorités et aux organisations humanitaires de nous assister pour que nous puissions vivre mieux », dit Wema Mucho.

 »Au lieu de les proteger, on les discrimine  »
Cela fait plus de 30 ans que plusieurs centaines de ménages de réfugiés rwandais et burundais, sont présents en province du Nord-Kivu, mais aucun programme gouvernemental n’a été mis en place pour leur prise en charge, se plaint Kulihoshi Musikane membre du Collectif des Organisations des Jeunes Solidaires ( COJESKI ) qui dénonce même la discrimination de ces réfugiés par certains Congolais.

« La situation en RDC surtout dans sa partie Est est chaotique. C’est un désastre humanitaire qui a commencé dans les années 1990 et 1994, quand une grande partie des réfugiés est venue du Rwanda et du Burundi. Malheureusement, aucun effort n’a été fourni par le gouvernement congolais pour assurer leur protection effective. Au lieu de les protéger on les discrimine en les identifiant parfois aux rebelles et activistes des groupes armés », estime Kulihoshi Musikane.

Besoin d’aide
Kulihoshi Musikane propose des mesures concrètes pouvant permettre la prise en charge de ces personnes qui ont été contraintes de fuir leurs pays.

« Notre demande s’adresse au gouvernement congolais et le Haut Commissariat des Nations-Unies pour le Réfugiés. Ils doivent mettre en place un système d’identification de tous ces réfugiés et mettre en place les mécanismes de leur protection en construisant pour eux des camps où ils peuvent résider et d’où ils pourront être régulièrement assistés », dit Kulihoshi Musikane.

Une approche globale nécessaire
Pour le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), le processus d’assistance des réfugiés devient de plus en plus difficile au fur et à mesure que les années passent et que ces derniers s’éparpillent.

Mais le bureau de Goma assure qu’il fait de son mieux pour jouer le rôle humanitaire que l’on attend de lui.

« Les réfugiées qui vivent à Goma reçoivent un minimum d’assistance. La vie en ville est beaucoup plus compliquée. Il y a des personnes ici qui ont des besoins un peu plus spécifiques et on leur apporte un peu d’assistance. C’est difficile d’assister un déplacé qui a plus de 10 ans dans un endroit. Dans un pays comme la RDC qui offre plusieurs droits aux réfugiés, ceux-ci ont le devoir de travailler pour leur survie. Ils peuvent donc être indépendants. Malgré tout, nous faisons ce que nous pouvons », dit Jackie Keegan, cheffe du Bureau de Goma du HCR.

Pour cette année 2022, la journée des réfugiés est célébrée à travers le monde sous le thème, « le droit de demander l’asile ».

dw

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