L’Algérie pose ses conditions pour livrer du gaz à l’Allemagne et avertit l’Espagne

L’Algérie se dit prête à répondre aux sollicitations des pays de l’Union Européenne, notamment pour fournir du gaz à l’Allemagne qui cherche à se passer de la fourniture de gaz russe. Alger, tout en posant ses conditions à Berlin, a tenu à avertir les autorités espagnoles.

La Russie accentue ses menaces sur les pays européens qu’elle compte priver de gaz en représailles à leur soutien à l’Ukraine. L’Union Européenne a compris et tente de s’affranchir de cette forte dépendance à Moscou. Si l’Allemagne a d’ores et déjà entrepris de se tourner davantage vers le charbon pour assurer ses besoins énergétiques, elle ne refuserait pas une fourniture de gaz en provenance d’Algérie. D’autant que ce pays d’Afrique du Nord n’y trouve aucun inconvénient. Bien au contraire.

L’Union Européenne est d’autant plus intéressée par le gaz algérien que ce pays d’Afrique est déjà relié à l’Europe via l’Espagne et l’Italie. Deux gazoducs vont en effet vers le royaume ibérique, dont un qui passe par le Maroc et qui est fermé en 2021, alors qu’un autre gazoduc quitte l’Algérie vers l’Italie, qui a beaucoup investi dans ce pays à travers la société ENI. D’ailleurs, en avril dernier, l’Italie a signé avec l’Algérie un contrat portant augmentation des livraisons de gaz à hauteur de 40%.

«Si l’Allemagne veut nous acheter du gaz, alors…»

L’Allemagne veut rejoindre le cercle des pays européens qui bénéficient du gaz algérien. Interpellé par le journal Der Spiegel, le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, a rassuré que l’Algérie a les moyens de livrer davantage de gaz à l’Europe, vu que 50% de ses potentialités ne sont pas exploitées. «Nous disons : si l’Allemagne veut nous acheter du gaz, alors ouvrez de nouveaux gisements avec nous. Comme les Italiens avec le groupe ENI», a répondu ce membre du gouvernement.

Mohamed Arkab ajoute : «nous avons un programme ambitieux de 39 milliards de dollars pour accroître la production dans le secteur pétrolier et gazier d’ici 2026. L’entreprise publique d’énergie Sonatrach lèvera la majorité, et nous recherchons des partenaires pour le reste. Nous espérons que les Européens ne changeront pas de cap et ne nous laisseront pas seuls avec les investissements». Le ministre a par ailleurs déploré que «pendant longtemps, l’Europe a défendu la protection de l’environnement et n’a fait aucune distinction entre le pétrole et le gaz. En conséquence, aucun investissement n’a été réalisé»

Augmentation du prix du gaz en cours de discussion avec l’Espagne

Evoquant le cas spécifique de l’Espagne, Mohamed Arkab indique que son pays a prolongé les contrats avec Madrid «et il n’y a eu aucun problème. L’Algérie respecte et respectera toujours ses obligations conventionnelles. Nous avons toujours été un fournisseur fiable pour l’Europe». L’officiel algérien a toutefois précisé que «le prix mondial du gaz suit le prix du pétrole, et lorsque le prix du pétrole augmente comme c’est le cas actuellement, les prix du gaz font de même. Il est donc évident qu’une augmentation est en cours de discussion» avec l’Espagne.

afrik

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