Selon l’Inserm, les troubles du spectre de l’autisme (TSA) concernent environ 700 000 personnes en France. Ce sont des troubles neurodéveloppementaux sur lesquels se concentrent de nombreuses recherches en France et dans le monde. Récemment, l’Inserm a fait le point sur les dernières avancées sur les TSA. Explications.
TSA et recherche
Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) regroupent un ensemble assez vaste de troubles neurodéveloppementaux. Ils débutent dès la petite enfance et perdurent le plus souvent à l’âge adulte. Au fil des années, les recherches se sont multipliées pour répondre à plusieurs questions clés :
Quelles sont les causes de l’autisme et des troubles associés ?
Est-ce une maladie à proprement parler ? Quels sont les mécanismes sous-jacents ?
Existe-t-il une ou plusieurs formes d’autisme ?
Comment repérer et soigner les personnes atteintes d’autisme ?
Ces dernières années, des avancées majeures ont été réalisées sur plusieurs questions. Cependant, il reste toujours des inconnues et des incertitudes à éclaircir. Actuellement, les scientifiques se concentrent sur trois axes majeurs :
Un repérage le plus précoce possible des TSA ;
Une prise en charge psychosociale adaptée pour chaque patient ;
Le développement de nouvelles options thérapeutiques.
Plusieurs substances prometteuses pour lutter contre les TSA, testées sans succès
A ce jour, aucun traitement ne permet de résoudre totalement les TSA. Néanmoins, des options thérapeutiques sont mises en place pour améliorer les signes de ces troubles, à savoir :
Une altération des interactions sociales ;
Des troubles de la communication orale et non verbale ;
Des troubles du comportement ;
Une altération des fonctions sensorielles.
La prise en charge permet de soulager ces troubles, mais aussi de traiter les problèmes associés, comme les difficultés d’apprentissage, les troubles du sommeil, les troubles anxieux ou encore les déficits moteurs. Plusieurs études cliniques ont évalué ces dernières années l’intérêt de nouvelles substances prometteuses, comme le balovaptan, la bumétanide et l’ocytocine. Malheureusement, ces trois substances ne se sont pas montrées efficaces pour soulager les troubles du spectre de l’autisme.
Un futur essai clinique sur les ions bromures ?
Les chercheurs ne baissent pas les bras. En s’appuyant sur les données les plus récentes concernant les facteurs génétiques et environnementaux impliqués dans l’autisme, ils proposent de nouvelles substances à étudier. Parmi elles, figurent les ions bromures, une thérapie déjà utilisée dans le traitement de l’épilepsie. Une première étude française, menée sur trois modèles de souris, suggère un intérêt des ions bromures dans la prise en charge des TSA.
Epilepsie et troubles du spectre de l’autisme présentent plusieurs points communs :
Les patients atteints de TSA peuvent être également épileptiques ;
Certains TSA sont associées à un dysfonctionnement des connexions neuronales inhibitrices, comme l’épilepsie.
Les ions bromures pourraient corriger le déséquilibre entre l’excitation et l’inhibition des circuits neuronaux, et ainsi améliorer les comportements sociaux tout en réduisant les stéréotypies. Un essai clinique, mené sur un petit échantillon de patients adultes, pourrait être lancé prochainement pour évaluer l’efficacité et la tolérance des ions bromures dans les TSA. Un pas de plus pour améliorer le quotidien des patients, dès l’enfance et à l’âge adulte.
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