Les flux financiers illicites constituent un véritable fléau pour le développement du continent africain. En effet, les fonds prélevés hors de l’Afrique s’élèvent à 88,3 milliards de dollars par an et représentent 3,7 % de son produit intérieur brut (PIB). Aussi 65% des flux financiers illicites proviennent des activités des compagnies minières multinationales.
La lutte contre les flux financiers illicites (FFI) est devenue, plus que jamais, une question de survie pour le développement de l’Afrique et doit être traitée de toute urgence. Les fonds prélevés hors de l’Afrique s’élèvent à 88,3 milliards de dollars par an et représentent 3,7 % de son produit intérieur brut (PIB). 65% des flux financiers illicites proviennent des activités des compagnies minières multinationales. L’annonce a été faite par John Kaninda, Avocat au Barreau de Kinshasa. Il intervenait hier, jeudi 23 juin lors de l’atelier de formation des journalistes et professionnels des médias africains sur les flux financiers illicites en provenance d’Afrique, organisé par Trust Africa.
«Elles utilisent comme moyen la surfacturation, la sous facturation et le transfert des prix. Souvent, ce sont des compagnies filiales ou affilées à l’investisseur principal. Ces compagnies ne prennent pas d’entreprise locale ni d’acteurs locaux. Les fournisseurs d’équipement et de matériaux, les prestataires de services sont très souvent des filiales de ces grosses compagnies. Du coup les compagnies locales ne gagneront jamais de l’argent. Elles ne créeront pas d’emplois. Le trésor public ne recevra pas ce qu’il devrait recevoir», a-t-il fait savoir. Makhtar Sylla, Directeur général Label TV, a de son côté souligné que le montant de ces flux financiers illicites (environ 89 millions de dollars) est l’équivalent de l’aide publique au développement et des investissements directs et indirects étrangers. Ce qui veut dire selon lui, que l’Afrique a les moyens aujourd’hui de son propre financement.
«L’Occident, l’Inde et l’Asie ont leurs intérêts et feront tout pour que nous soyons dans une situation de dépendance. Il y a des enjeux qui dépassent ces enjeux supposées uniquement économiques, mais qui sont fondamentalement politiques et structurels et à travers lesquels on puise ramener tout cet argent-là de l’Afrique », se désole-t-il.
sudquotidien