Les autorités portugaises ont soutenu, récemment, la destruction des vestiges d’une grande mosquée médiévale à Lisbonne. Le site, qui date du XIIe siècle, est comparable à la Koutoubia originale de Marrakech, indique le professeur adjoint en archéologie historique à l’Université de Durham, Rui Gomes Coelho.
Ces vestiges précédant les changements Almohades et n’ont aucun équivalent en Afrique du Nord ou en Europe, indique le professeur, dénonçant la décision de détruire ces vestiges historiques, qui comprennent également des structures romaines, un cloître dionysiaque et sa citerne. «Est-ce que chose de semblable arriverait s’il était question de «la plus ancienne» ou «la plus vieille» cathédrale catholique trouvée à Lisbonne ?», s’interroge-t-il.
Selon lui, les archéologues et historiens de l’héritage islamique de la région font leur possible pour préserver les restes de la mosquée, et une pétition a été publiée pour que la question soit discutée par l’Assemblée nationale portugaise. Aussi, un cordon humain sera formé, ce samedi, autour de la cathédrale pour défendre la préservation intégrale des ruines qui s’y trouvent.
Há uma petição na @AssembleiaRepub para que o assunto seja discutido em plenário. Todas as assinaturas são necessárias: https://t.co/HSsAai9HMv 5/
— Rui Gomes Coelho (@ruigomescoelho) June 23, 2022
Des travaux de «consolidation» sont prévus dans le site archéologique, situé dans les cloîtres de la cathédrale patriarcale de Lisbonne. Ils prévoient notamment le coulage d’une dalle de béton qui recouvrirait et détruirait les vestiges de la mosquée. Des tubes de métal, prévu pour permettre de couler cette dalle de béton, percent déjà les vestiges d’un bain public qui faisait partie du complexe de la mosquée, déplore Rui Gomes Coelho.
Le gouvernement a cependant promis la sauvegarde de certains murs présentant des graffitis médiévaux, dont une arche gothique, qui a peut-être dessinée au moment de la construction de la cathédrale actuelle, et un dragon.
yabi