Elle est de tous les combats : l’actrice Susan Sarandon a rendu visite aux «insurgés » de Wall Street, qui occupent les rues du quartier depuis trois semaines. Les femmes sont les premières victimes de la crise outre-Atlantique.
C’est l’été indien à New York et pourtant, il y flotte un petit air de printemps. De printemps des peuples, bien entendu. C’est à Wall Street, cœur de la finance américaine, que les « insurgés » ont élu domicile. Ils y campent depuis trois semaines et sont de plus en plus nombreux. Il y a quelques jours, ils ont reçu le soutien de Susan Sarandon. L’actrice, toujours à la pointe du combat – contre la peine de mort, l’exclusion, la guerre en Irak – leur a rendu visite. Une poignée à l’origine, ils sont maintenant des milliers. Autorités, syndicats et politiciens commencent à les prendre au sérieux.
Si le mouvement n’a pas encore de « leaders », les femmes y sont en nombre. Et pour cause, ce sont elles qui subissent, plus que les hommes, les effets de la crise. Selon une étude réalisée il y a un an et récemment rendue publique par l’Institut de recherche pour une politique des femmes (Institute for Women’s policy research, Washington), les femmes doivent faire face à encore plus de difficultés que les hommes, outre-Atlantique : 84% d’entre elles déclarent avoir des problèmes pour payer leurs factures (contre 71% d’hommes) et 75% des femmes ont également des difficultés pour s’acquitter de leur loyer ou rembourser leur emprunt immobilier (contre 49% d’hommes).
Qu’elles soient seules ou en couple, les Américaines (38% dans le premier cas, 34% dans le deuxième) rapportent qu’elles ont de sérieux problèmes pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Enfin, les femmes jeunes connaissent des difficultés majeures pour entrer dans le monde du travail. La moitié d’entre elles (âgées de 18 à 34 ans) ont été au chômage sur les deux années précédant l’étude, une proportion deux fois plus élevée que les hommes (24%) de la même tranche d’âge. Si les damnés de Wall Street n’ont pas encore mis sur pied une liste d’actions urgentes qu’ils voudraient voir prises par leur gouvernement, un programme visant à favoriser l’emploi des femmes devrait être, à n’en pas douter, l’une de leurs demandes prioritaires.
De fait, selon les données de septembre 2011, rendues publiques vendredi dernier par le Bureau des statistiques de l’emploi américain, le taux de participation des femmes au marché du travail n’est actuellement que de 58,2% (contre 70,5% pour les hommes) pour celles de plus de 16 ans et de 59,8% (contre 73,4% pour les hommes) pour les plus de 20 ans.
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