L’organisme Solagro a mis en ligne une carte de France interactive qui permet à chacun de visualiser le niveau d’utilisation des pesticides dans sa ville.
À quel point les pesticides sont-ils présents dans votre ville ? C’est pour répondre à cette question que l’entreprise associative toulousaine Solagro a mis à disposition de tous une carte interactive qui a « pour ambition de porter à la connaissance de tous les données communales sur l’usage des pesticides. »
Pour consulter le niveau d’utilisation des pesticides sur la France entière, ou plus spécifiquement sur une ville donnée, il suffit de se connecter sur la page dédiée du site et de taper le nom de sa commune. Chaque couleur, du vert au rouge écarlate, permet de visualiser l’indice de fréquence de traitements phytosanitaires (IFT).
Il s’agit d’une « estimation du niveau d’utilisation des pesticides pour chaque commune française sur la base de l’assolement de la commune, du type de pratique (conventionnelle ou bio) et des IFT régionaux de référence issus de données statistiques ou locales. Il renseigne sur le niveau moyen d’utilisation des pesticides en agriculture à l’échelle d’une commune et peut être décomposé par types de produits : herbicides, hors herbicides (insecticides, fongicides, traitements de semences et autres traitements), produits de biocontrôle. »
La valeur obtenue pour chaque ville correspond à « une valeur de référence à laquelle les agriculteurs de la commune peuvent comparer leur IFT exploitation, mais aussi une valeur représentant le risque de pollution de l’eau, de l’air et des aliments lié à l’usage des produits phytosanitaires en agriculture. » Cette carte tire son nom d’une plante messicole, l’Adonis, une espèce emblématique menacée par l’utilisation généralisée des herbicides.
Montagnes, côtes et bocages sont les zones les moins traitées
La carte de France fait ressortir des territoires très protégés par rapport à l’usage des pesticides : ceux situés principalement dans les zones de montagne, les marais côtiers, et une forte présence des surfaces en herbe pour le bétail qui ne sont généralement pas traitées. À l’inverse, on repère facilement les zones agricoles spécialisées du Grand Bassin Parisien, de la vallée de la Garonne, du couloir rhodanien, la Limagne, les territoires viticoles et arboricoles, que ce soit en viticulture, en arboriculture fruitière ou en grandes cultures, fortement traités par des pesticides.
Parmi ces grandes disparités, les zones utilisant le moins de pesticides :
le département de la Drôme avec 23 % d’agriculture biologique avec un IFT de 2,4 ;
le département du Gers avec 22 % d’agriculture biologique et un IFT de 2,4 ;
le département de la Manche qui a su préserver son élevage à l’herbe et son bocage avec un IFT de 1,41 et 8 % de surface en bio.
À l’inverse, les zones les plus traitées aux pesticides se situent souvent au nord du pays :
le département de la Somme avec un IFT de 6,88 et 2 % de surface en bio ;
le département de l’Aisne avec un IFT de 4,8 et 2 % de surface en bio ;
le département de l’Eure et Loire avec un IFT de 4,89 et 3 % de surface en bio.
Solagro précise que la pomme reste la culture la plus traitée, suivie de la pêche, de la pomme de terre et de la vigne. Parmi les cultures les moins traitées, le soja, la canne à sucre ou encore le tournesol.
Derrière cette carte et ces données publiques accessibles gratuitement, l’idée est d’inciter à se tourner vers une agriculture durable, respectueuse des ressources naturelles, du climat et de la santé des Français.
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