Le nombre de personnes retrouvées mortes, lundi 27 juin, dans un camion au Texas s’élève au moins à 46, selon un nouveau bilan communiqué lors d’une conférence de presse par le chef des pompiers de San Antonio, Charles Hood.
« Nous avons jusqu’ici pris en charge environ 46 corps », a indiqué Charles Hood, qui a précisé que seize blessés – douze adultes et quatre enfants – avaient été pris en charge et étaient « conscients » lors de leur transport vers des services de soins. Les camions tels que celui retrouvé à San Antonio, à près de 240 km de la frontière avec le Mexique, sont un moyen de transport fréquemment utilisé par des migrants souhaitant entrer aux États-Unis.
Le charnier a été découvert par un individu travaillant non loin, qui a « entendu un appel au secours » et s’est approché pour voir de quoi il retournait, a raconté le chef de la police de San Antonio, William McManus, lors de la conférence de presse. Trois personnes ont été interpellées, a-t-il précisé, mais « nous ne savons pas si elles sont absolument liées à ceci ou non ». L’enquête, désormais fédérale, a été confiée aux enquêteurs du ministère de la Sécurité intérieure, a ajouté le chef de la police.
Un tel voyage est extrêmement dangereux, d’autant que ces véhicules sont rarement climatisés et que leurs occupants en viennent rapidement à manquer d’eau. « Les patients que nous avons vus étaient brûlants au toucher, ils souffraient de coups de chaleur, d’épuisement dû à la chaleur, on n’a pas trouvé trace d’eau dans le véhicule », a énuméré le chef des pompiers.
« Une tragédie »
« Nous sommes confrontés ce soir à une horrible tragédie humaine, a commenté Ron Nirenberg, maire de San Antonio. Nous espérons que les personnes responsables d’avoir placé ces gens dans de telles conditions inhumaines seront poursuivies dans toutes les limites de la loi. »
Le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, a regretté sur Twitter une « tragédie » et a indiqué que le consul mexicain, bien qu’on ne « connaisse pas les nationalités » des victimes, se rendait sur place. Le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, s’est immédiatement saisi du drame pour en rejeter la faute sur le président démocrate Joe Biden. « Ces morts sont (de la responsabilité de) Biden. Elles sont le résultat de sa politique mortelle d’ouverture des frontières », a-t-il attaqué.
Les arrivées de migrants clandestins ont fortement augmenté après l’élection de Joe Biden, bien que ce dernier tente, depuis son arrivée à la Maison Blanche, d’endiguer l’afflux migratoire en confiant notamment cet épineux dossier à sa vice-présidente, Kamala Harris.
En 2017, une tragédie similaire avait marqué les esprits : dix migrants avaient trouvé la mort dans une remorque surchauffée garée sur un parking près de San Antonio.
RFI