Les députés israéliens ont voté jeudi la dissolution du Parlement. Cela ouvre la voie à de nouvelles élections prévues le 1er novembre prochain ainsi qu’à l’entrée en scène du centriste Yaïr Lapid comme Premier ministre intérimaire.
Le centriste Yaïr Lapid s’apprête à remplacer Naftali Bennett comme Premier ministre d’Israël. Quelque 92 députés sur 120 ont voté, jeudi 30 juin, la dissolution du Parlement, ouvrant ainsi la voie aux cinquièmes élections législatives du pays en trois ans et demi – un scrutin qui aura lieu le 1er novembre prochain.
En juin 2021, Yaïr Lapid et Naftali Bennett avaient écrit une page de l’histoire d’Israël en réunissant une coalition de huit partis (droite, gauche, centre), incluant pour la première fois une formation arabe, afin de couper court à 12 ans sans discontinuer de pouvoir de Benjamin Netanyahu.
Mais un an plus tard, la coalition a perdu sa majorité à la chambre, au point où le gouvernement n’a pas été en mesure de faire voter le renouvellement d’une loi garantissant aux plus de 475 000 colons de Cisjordanie occupée les mêmes droits que les autres Israéliens.
Dans ce contexte, Naftali Bennet, lui-même un ardent défenseur des colonies – pourtant contraires au droit international –, a préféré faire harakiri de son gouvernement, annonçant son intention de dissoudre la chambre pour convoquer de nouvelles élections.
Le test des législatives
Or l’accord de coalition entre Naftali Bennett et Yaïr Lapid prévoyait un partage du pouvoir, incluant une clause selon laquelle Yaïr Lapid assurait l’intérim jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement en cas de dissolution du Parlement, qui intervient par ailleurs à l’heure où les sondages font toujours état d’une fragmentation du paysage politique israélien avec 13 partis se partageant 120 sièges.
« Ce dont nous avons besoin aujourd’hui est de retourner au concept d’unité israélienne et non de laisser les forces de l’ombre nous diviser », a déclaré la semaine dernière Yaïr Lapid, qui n’aura pas le temps de célébrer longtemps son accession aux plus hautes marches du pouvoir israélien.
Cet ex-journaliste vedette, qui a fondé il y a une décennie le parti centriste « Yesh Atid » (« Il y a un futur » en hébreu), devra rapidement mettre ses troupes en ordre de bataille pour les législatives, en plus d’être à la fois Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.
Yaïr Lapid accueillera, à la mi-juillet, en Israël le président américain Joe Biden pour sa première tournée au Moyen-Orient depuis son arrivée à la Maison Blanche. Il devra également garder les yeux rivés sur la politique nationale avec le chef de l’opposition et du parti Likoud Benjamin Netanyahu, 72 ans et jugé pour corruption dans une série d’affaires, qui cherche à retrouver son ancien poste de Premier ministre.
« L’expérience (de la coalition) a échoué. C’est ce qui arrive lorsque vous mettez ensemble une fausse extrême droite avec la gauche radicale, le tout avec les Frères musulmans (…) », a déclaré jeudi Benjamin Netanyahu. « Aurons-nous un autre gouvernement Lapid qui sera aussi un échec ou un gouvernement de droite mené par nous ? Nous sommes la seule alternative ! Un gouvernement fort, nationaliste et responsable », a ajouté Benjamin Netanyahu, lançant ainsi avant l’heure sa prochaine campagne électorale.
AFP