Rugby Africa Cup: le nouveau souffle de l’ovalie de Côte d’Ivoire

Le sprint final de la course à une place pour le Mondial 2023 commence vendredi 1er juillet avec les deux premiers quarts de finale de la Coupe d’Afrique de rugby 2022. À Marseille, la Côte d’Ivoire affronte le Zimbabwe. Et sous la houlette de leur sélectionneur Edgar Babou, les Eléphants entendent bien confirmer un peu plus leurs progrès.

« Prêts, déterminés. » Deux mots simples et martelés avec conviction dans les rangs du XV ivoirien. La lumière décline ce mercredi soir à Berre-L’Étang, où la sélection de Côte d’Ivoire achève sa préparation pour la phase finale de la Rugby Africa Cup. À la veille d’affronter le Zimbabwe en quarts de finale, Edgar Babou observe ses hommes et l’assure : ils sont au point pour le défi qui les attend.

La Côte d’Ivoire n’est « qu’à trois matches » d’une nouvelle participation à la Coupe du monde de rugby, rappelle le coach. La première, et jusqu’à présent unique, remonte à 1995 et cette édition organisée en Afrique du Sud. Depuis, avec les redoutables Springboks triples champions du monde (1995, 2007 et 2019), l’autre représentant du continent africain en Coupe du monde a toujours été la Namibie.

Cet été, à l’occasion de l’Africa Cup organisée en France, à Marseille et Aix-en-Provence, les Ivoiriens visent la victoire, et donc le ticket qualificatif pour le prochain Mondial. L’équipe qui s’imposera en finale le 10 juillet jouera la prochaine Coupe du monde en France, et figurera dans la poule des Bleus, de l’Italie, de l’Uruguay et de la Nouvelle-Zélande.

L’exploit contre la Namibie inspire la Côte d’Ivoire
Pour ce quart de finale « crucial et importantissime » face aux Zimbabwéens, Edgar Babou s’avance avec des certitudes. Ses joueurs sont prêts. Les Ivoiriens ont suivi plusieurs stages depuis le début de l’année dans cet objectif. « On a travaillé très dur physiquement, à haute intensité sur la répétition des tâches. On est conscients de nos points forts. On a bien étudié tactiquement l’équipe du Zimbabwe. On vient avec une grande humilité mais surtout avec une grande détermination », confie le sélectionneur.

L’humilité s’impose car le Zimbabwe n’est pas un adversaire à prendre à la légère. Au classement des meilleures nations de l’ovalie, les Sables pointent au 27e rang, alors que les Éléphants apparaissent au 42e. L’ambition se teinte ainsi de « respect ».

« Le Zimbabwe est une équipe très dangereuse, elle a quasiment le même profil que la Namibie, qui est une ancienne province d’Afrique du Sud. Elles ont la même philosophie, cette force, cette rapidité, cette puissance et surtout cette agressivité », analyse le technicien.

Le parallèle avec la Namibie n’est pas anodin. En juillet 2021, au précédent tour de l’Africa Cup, la Côte d’Ivoire avait réalisé l’exploit en l’emportant 24-13 à Abidjan. Le dernier succès des Éléphants contre les Welwitschias remontait à 1994. Cette victoire a fait un bien fou à la sélection ivoirienne.

« Elle a déverrouillé les joueurs psychologiquement. La Namibie, depuis 20 ans, joue les premiers rôles derrière l’Afrique du Sud. Nous avons été la première équipe à les battre depuis longtemps. C’est la récompense d’un travail commencé il y a plusieurs années », explique Edgar Babou.

« Le rugby ivoirien est sur une phase ascendante »
Arrivé à la tête de la sélection en 2018, l’entraîneur a largement participé au regain de forme des Éléphants. Moribonde il y a quelques années, loin du niveau des anciens de 1995, l’équipe nationale a retrouvé des couleurs, en même temps que tout le rugby ivoirien. Edgar Babou a rebâti un groupe qui avait besoin de sang neuf :

« On est allé chercher chez les moins de 20 ans, dans les championnats ivoiriens et également chez les espoirs et les équipes de jeunes ici en France, en Pro D2 (la deuxième division), en Nationale (la troisième division) et en Fédérale 1 (la cinquième division). Cela nous a permis de renouveler l’équipe, et celle-ci a travaillé d’arrache-pied. Dans l’équipe qui a battu la Namibie l’année dernière, sept joueurs avaient moins de 23 ans. Cela montre bien que malgré cette jeunesse et un petit manque d’expérience, on a été capables de réussir un très gros exploit. »

Edgar Babou a également tenu à doter la sélection d’un encadrement adéquat : « J’ai augmenté notre staff. Avant, nous n’avions que deux ou trois personnes. Maintenant, nous sommes presque une dizaine d’intervenants, parce que le haut niveau, c’est aussi des détails. Je suis allé chercher ces compétences. »

Le rugby ivoirien peut aussi s’appuyer sur le travail de la fédération nationale. « Les choses vont en s’améliorant avant tout en commençant par la base », déclare le sélectionneur, qui salue « l’accent mis sur le développement des écoles de rugby » sous la mandature d’Elvis Tano, en poste depuis 2015. « Une Commission jeunes a été créée, c’est elle qui gère l’organisation et le développement des écoles de rugby pour les enfants de 6 à 14-16 ans. Cela a permis de détecter des jeunes. Le rugby, même s’il reste minoritaire en Côte d’Ivoire, est sur une phase ascendante », apprécie-t-il.

Edgar Babou, qui n’a pas oublié l’enthousiasme des supporters quand les Éléphants ont dompté les Namibiens à Grand Bassam, le 3 juillet 2021, espère voir à nouveau le résultat de ces avancées dans cette Africa Cup. Il s’attend à un premier match « très difficile » mais répète à l’envi que la Côte d’Ivoire « n’a qu’un seul but : gagner ».

rfi

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