L’IA appliquée au sport s’invite désormais dans la plus prestigieuses des compétitions.
C’est officiel : après en avoir parlé pendant plus d’un an, la FIFA a récemment officialisé l’arrivée d’une technologie basée sur l’IA qui permettra d’assister les arbitres dans leur prise de décision sur la question du hors-jeu.
Comme la VAR, il s’agira d’une technologie semi-autonome qui fonctionnera en permanence. Le corps arbitral pourra y avoir recours à tout moment pour l’aider dans son processus de décision.
Un ballon truffé de capteurs et une IA qui surveille les joueurs
La première partie du système se cache dans le ballon lui-même. Il sera truffé de capteurs qui enregistrent sa position 500 fois par seconde. En parallèle, un jeu de caméras s’intéressera aux joueurs. Un système basé sur l’IA permettra d’analyser ces images pour suivre 29 points sur le corps de chaque joueur en temps réel.
Sur la base de ces données, le système pourra générer une alerte automatique qui atterrira directement au QG du corps arbitral. Quelques opérateurs seront chargés de valider ou non l’interprétation de la machine, puis de relayer l’information à l’arbitre principal. Dans tous les cas, c’est ce dernier qui prendra la décision finale.
D’après la FIFA, ce processus prendra quelques secondes au maximum. Sur la base des tests déjà réalisés lors de la Coupe du Monde des Clubs 2021, l’institution estime que cela permettra aux arbitres d’intervenir plus rapidement, plus précisément et avec une meilleure cohérence.
Ces données permettront aussi de générer des animations 3D en temps réel. L’idée est d’aider l’arbitre à justifier une décision lourde de conséquences en présentant des éléments objectifs au public.
Pourquoi faut-il des machines pour arbitrer le hors-jeu ?
Cette règle parfois un peu obscure pour les non-initiés est un élément fondamental du football moderne ; elle empêche les attaquants de camper derrière la ligne de défense adverse pour récupérer un ballon catapulté par un coéquipier depuis l’autre bout du terrain. Cela force les joueurs à coopérer, et une fois proche du but, l’attaquant doit forcément récupérer la balle devant les derniers défenseurs. Il doit ensuite improviser pour s’en débarrasser avec une passe bien dosée ou en faisant étalage de ses qualités techniques.
Mais si l’introduction de cette règle a rendu le jeu bien plus agréable à regarder, elle est aussi devenue une source de tracas permanent pour les arbitres. Le risque de hors-jeu intervient surtout dans des situations tendues où l’action se déroule à grande vitesse, dans des petits espaces qui plus est.
Et c’est un problème, car la règle du hors-jeu concerne souvent des actions qui peuvent directement déboucher sur un but. Et, comme les amateurs ne le savent que trop bien, cela peut influer sur le résultat du match; l’histoire de ce sport regorge d’ailleurs d’exemples marquants.
Pour les aider dans cette tâche ô combien ingrate, la FIFA a fini par adopter la VAR (Video Assistant Referee, pour Assistance Vidéo à l’Arbitrage). C’est une technologie qui permet à des arbitres assistants d’intervenir dans certaines situations d’arbitrage litigieuses. L’arbitre peut aussi visionner la séquence plusieurs fois de suite sous différents angles pour s’assurer de rendre le bon verdict.
Sur le papier, c’est un avantage considérable pour l’intégrité du jeu. Mais en pratique, le public est encore très divisé. Par exemple, il est indiscutable que cela peut nuire à la fluidité du jeu, avec des séquences de vérifications qui s’éternisent parfois. Et ses détracteurs lui opposent encore tout un tas d’autres arguments pour la plupart compréhensibles.
Mais au bout du compte, la FIFA semble avoir définitivement tranché en faveur de ces technologies. Après tout, ce nouveau système basé sur l’IA n’est qu’une extension high-tech de la VAR. Il faut donc s’attendre à ce qu’elles prennent de plus en plus de place dans le monde du ballon rond.