Chaque année, des millions de tonnes de plastique finissent dans nos océans. Beaucoup de sacs en plastique à usage unique. Il existe pourtant aujourd’hui de nombreuses solutions alternatives et plus respectueuses de l’environnement.
Les sacs en plastique à usage unique sont interdits en France depuis plusieurs années maintenant. Bien évidemment, des alternatives au plastique existent. Des alternatives destinées à être plus respectueuses de l’environnement que leurs cousins en plastique. Le tote bag a longtemps été présenté comme tel. Mais il n’est pas aussi vertueux qu’il pourrait sembler. À moins, peut-être, d’être en coton biologique et vierge de toute impression. Il y a aussi l’option du simple sac en papier. Qui a au moins l’avantage d’être recyclable. Ou même, déjà recyclé. Le mieux, selon la société suisse BioApply, c’est encore de s’assurer que le kraft de son sac soit certifié. Et pourquoi pas, mélangé à un peu… d’herbe sèche.
Le domaine, donc, semble propice à l’innovation. Pour limiter l’impact des sacs sur l’environnement, beaucoup se tournent vers la nature. C’est le cas justement de BioApply, par exemple. En parallèle des sacs en papier et en herbes recyclés qu’elle propose, elle a développé un process qui permet de réduire en copeaux les restes de bois provenant de l’élagage des forêts européennes. Objectif : prélever la cellulose qui servira à produire des fibres de bois. Une matière résistante et élastique dont l’aspect fait penser à celui du coton. Le tout en restant biodégradable et avec un bilan écologique intéressant. Alors, prêts à passer au « TreeTote » ?
La même société propose aussi des solutions fabriquées à partir de biopolymères. Des sacs à base d’amidon — de maïs, de pomme de terre ou de chardon –, essentiellement. Des sacs qui présentent l’avantage d’être compostables. Dans une installation industrielle, mais aussi, pour certains, au domicile. Et pour ceux qui s’inquiéteraient de la concurrence avec les cultures alimentaires, sachez que la production de bioplastique n’utilise pour l’heure pas plus de 0,01 % de la surface agricole cultivable mondiale.
Dans la jungle des sacs, il faut savoir rester sur ses gardes. Des chercheurs se sont par exemple aperçus que des sacs en plastique annoncé biodégradables étaient restés intacts après trois années enterrés dans un jardin… parce que la plupart des sacs biodégradables ne le sont réellement qu’en milieu industriel. © khosrork, Adobe Stock
Dans la jungle des sacs, il faut savoir rester sur ses gardes. Des chercheurs se sont par exemple aperçus que des sacs en plastique annoncé biodégradables étaient restés intacts après trois années enterrés dans un jardin… parce que la plupart des sacs biodégradables ne le sont réellement qu’en milieu industriel.
De nombreuses alternatives plus respectueuses de l’environnement
Autre option, celle offerte par le jute. C’est encore une fibre végétale. Et grâce à sa forte teneur en lignine, elle assure aux sacs qui en sont faits, une très belle résistance. Pour produite le jute, pas besoin d’énormément d’eau. Son rendement est bien meilleur que celui du coton. Cela veut donc dire moins d’engrais et une production plus économique.
Dans la même veine, les sacs en chanvre. Parce que cette plante se cultive très bien. De faibles besoins en eau et en pesticides. Le chanvre n’intéresse pas les ravageurs. Le gros avantage, c’est que le chanvre pousse vite — bien plus vite que les arbres — et qu’il stocke du carbone. Près d’une dizaine de tonnes par hectare, estiment ses partisans. C’est intéressant en soi lorsqu’il est question de limiter le réchauffement climatique. Et plus largement de restaurer l’environnement. Le chanvre, en effet, peut aider à éliminer les toxines contenues dans les sols. La phytoremédiation, comme disent les scientifiques. Enfin, on peut trouver un usage à toute la plante, de la graine à la tige en passant par les feuilles. Avec le chanvre, pas de gâchis.
Enfin, la designer Anya Hindmarch et le jeune entrepreneur guinéen nommé Bafodé Camara, exploitent, quant à eux, une autre idée. Ils récupèrent des bouteilles en plastique vides. Et les transforment en autant de sacs. Une matière première plutôt bon marché que Bafodé Camara confie aller chercher lui-même dans les caniveaux. Une étape de désinfection est tout de même nécessaire. Mais voilà une manière de valoriser les éléments en plastique déjà produits pour éviter d’en libérer d’autres encore dans l’environnement. Et l’idée peut être appliquée à d’autres matériaux. Comme les jeans recyclés en sacs.
futura