Dans une lettre ouverte, Taha Bouhafs a reproché à La France insoumise de ne pas l’avoir laissé se défendre des accusations d’agressions sexuelles à son encontre. Des propos auxquels la députée LFI Mathilde Panot a réagi sur BFMTV, ce mercredi 6 juillet.
Taha Bouhafs contre-attaque. Le journaliste de 25 ans, un temps candidat LFI aux législatives, avait été victime d’intenses attaques racistes sur les réseaux sociaux lors de la pré-campagne et n’avait finalement pas été investi par le parti. En parallèle, des accusations d’agressions sexuelles avaient finalement rattrapé le reporter de la web-télé Le Média, proche de Jean-Luc Mélenchon. Ce mardi 5 juillet, deux mois après son retrait, l’intéressé a finalement brisé le silence, livrant dans une lettre ouverte sa propre version de l’affaire. Selon lui, Clémentine Autin lui aurait demandé de justifier son retrait par le harcèlement raciste dont il a fait l’objet et non par le signalement pour violences sexuelles. Des propos auxquels a réagi Mathilde Panot sur BFMTV, sur le plateau d’Apolline de Malherbe, donnant lieu à un échange musclé entre la députée et la journaliste.
« On ne peut pas dire qu’il est sexiste car il est victime de racisme ? Il y a une hiérarchie des causes et des victimes ? », a lancé Apolline de Malherbe, se demandant si un tel traitement aurait été réservé à « un homme blanc riche ». « Vous êtes en train de tout mélanger », a répliqué Mathilde Panot, cheffe des députés Insoumis. Selon l’élue du Val-de-Marne, les plaignantes auraient demandé au parti de ne pas révéler les accusations de violences sexuelles car Taha Bouhafs était « victime d’attaques racistes immondes ». « Nous respectons ce que demandent les femmes », a-t-elle martelé, évoquant « la volonté de confidentialité » des plaignantes. Et d’ajouter : « Ce n’est pas maquiller des accusations de violences sexuelles ».
Clémentine Autin dément les propos de Taha Bouhafs
Directement visée par Taha Bouhafs, Clémentine Autin a démenti les propos du journaliste. Selon la députée Insoumise, cette lettre « déforme la réalité de notre échange, quand elle ne dit pas des choses factuellement fausses ». « Si la justice avait les moyens de faire son travail, si la société accompagnait sérieusement les victimes, nous n’en serions peut-être plus là, à chercher des voies forcément imparfaites pour combler les défaillances en chaîne », a-t-elle estimé sur Twitter. Si l’élue s’était rangée derrière la raison d’attaques racistes pour justifier le retrait de Taha Bouhafs, c’est parce qu’elle n’avait pas « le droit » d’évoquer le signalement pour violences sexuelles, avait-elle expliqué sur BFMTV en mai.
gala