Le chimiste Jean-Marie Tarascon lauréat de la médaille d’or 2022 du CNRS

Le chimiste Jean-Marie Tarascon, pionnier du stockage électrochimique de l’énergie, vient de se voir décerner la médaille d’or 2022 du CNRS, l’une des plus prestigieuses récompenses scientifiques françaises.

Fils d’agriculteurs qui souhaitait l’être lui-même, rien ne prédestinait Jean-Marie Tarascon à poursuivre une carrière scientifique. Inscrit à l’université plus par sens du devoir que par conviction, c’est sur le tard qu’il prend goût à la science, et décide d’étudier la chimie du solide. Sa thèse soutenue, il s’envole pour les Etats-Unis. Au laboratoire Bellcore, il travaille sur les supraconducteurs à haute température, mais un événement inattendu vient tout bousculer : un tremblement de terre secoue la Californie le 17 octobre 1989. Suite au séisme, les systèmes de communication ne sont plus alimentés en électricité. Les batteries devant prendre le relais ne répondent pas aux attentes : censées tenir huit heures, elles sont épuisées au bout d’une. Le gouvernement met la pression au laboratoire Bellcore, en charge des batteries défaillantes. Les scientifiques ont deux jours pour arrêter leurs travaux en cours et se consacrer à l’étude des batteries ou quitter le laboratoire. Jean-Marie Tarascon choisit la première option. Trente-trois ans plus tard, c’est pour ses travaux sur les batteries que lui est décerné la médaille d’or 2022 du CNRS.

Un virus d’origine inconnue inquiète la Chine
Les autorités ne parviennent pas à identifier la source d’un virus de pneumonie qui se répand en Chine, ayant infecté 59 personnes depuis le 12 décembre 2019.

« Beaucoup d’intuition et beaucoup d’enthousiasme »
A Bellcore, Jean-Marie Tarascon et son équipe doivent trouver une alternative au plomb qui constituent les batteries d’alors, et dont l’autonomie s’est révélée insuffisante. En 1991, ils se lancent alors un défi, celui de “faire des batteries qui s’adaptent à l’objet – par exemple, un téléphone – grâce à leur flexibilité, et non l’inverse”, expliquait Jean-Marie Tarascon en 2018 dans une interview à lire sur le site de La Recherche. Ce à quoi ils sont parvenus grâce à “beaucoup d’intuition et beaucoup d’enthousiasme”, et ont ainsi par la suite pu fabriquer les premières batteries plastiques lithium-ion qui ont été utilisées dans certaines voitures électriques.

Jean-Marie Tarascon s’intéresse à des alternatives au lithium
En parallèle de son travail pionnier sur les batteries lithium-ion, pour lequel il dépose nombre de brevets, Jean-Marie Tarascon s’intéresse à des alternatives au lithium. Alors que la majeure partie “du stockage de l’énergie dans le monde se fait par des stations de pompage hydraulique”, Jean-Marie Tarascon pense que dans le cas des énergies renouvelables, “le stockage par batteries est idéal”. Pour cela, il table sur le sodium, l’un des éléments les plus présents sur Terre, et développe alors la batterie sodium-ion.

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