Cette sonde indispensable au bon déroulement du programme Artemis est enfin sortie du coma. Ouf !
Le 28 juin dernier, la NASA a enfin lancé Capstone, le tout premier engin à décoller spécifiquement dans le cadre du programme Artemis. Ce cubesat est parti pour jouer le rôle d’éclaireur ; c’est lui qui ouvrira la voie aux trois missions qui devraient finir par ramener l’humain sur la Lune d’ici quelques années… du moins, si tout se passe bien. Car l’engin a déjà fait une énorme frayeur aux ingénieurs de la NASA.
Capstone a été mis en orbite à l’aide d’une capsule Photon, elle-même montée sur un lanceur Electron de RocketLab. Une fois débarrassé du corps de la fusée, le petit moteur de la capsule a progressivement élargi son orbite pendant quelques jours ; une étape qui lui a permis d’ajuster sa trajectoire pour profiter d’une fenêtre de transfert idéale vers notre satellite.
Un mutisme glaçant pour les ingénieurs
Après un dernier coup d’accélérateur stratégique, Capstone a abandonné son écrin pour entamer son voyage vers la Lune. Et c’est à ce moment que la sonde a fait une énorme frayeur aux équipes d’Advanced Space, qui gère la mission pour le compte de la NASA. Au moment où elle devait donner des nouvelles pour la troisième fois, elle est restée silencieuse et a complètement cessé de répondre aux sollicitations des équipes au sol.
Le timing était tout sauf idéal. Car deux jours plus tard, le 6 juillet, Capstone devait effectuer la première manœuvre de correction pour affiner son approche de la Lune. Or, à cette date, la sonde était toujours catatonique.
La sonde va bien, mais le mystère subsiste
Cette situation a forcé les ingénieurs à lancer une procédure d’urgence pour tenter de rétablir le contact. Par chance, ils ont fini par y parvenir le 6 juin après une semaine d’angoisse absolue. « Nous avons rétabli la communication avec Capstone », a annoncé Advanced Space sur Twitter. « La sonde semble en bonne santé », a précisé l’entreprise.
La bonne nouvelle, c’est que Capstone est sortie du coma suffisamment tôt pour réaliser cette première correction dans de bonnes conditions, sans devoir dépenser trop de carburant. Elle est donc bien partie pour atteindre sa destination finale sans encombre.
La mauvaise, c’est qu’en l’état, Advanced Space et la NASA n’ont toujours pas indiqué l’origine exacte de cette panne. Certes, ils promettent « davantage de détails » très bientôt. Mais ce relatif silence suggère que de zones d’ombre subsistent encore… ce qui laisse la porte ouverte à de nouvelles défaillances.
Une petite boîte aux grandes responsabilités
Une épée de Damoclès préoccupante, connaissant le rôle central de Capstone dans le programme Artemis. En effet, il s’agit d’un éclaireur qui doit ouvrir la voie au futur Lunar Gateway.
Il s’agit d’une station spatiale d’un nouveau genre qui servira d’avant-poste lunaire. Cette infrastructure offrira une base opérationnelle qui facilitera grandement le séjour des astronautes en partance pour la Lune et au-delà, ainsi que toute la logistique liée à ces missions.
Cette base avancée sera parquée sur une orbite exotique (voir notre article) où personne n’a encore installé un véhicule spatial. Les modélisations indiquent qu’elle devrait être stable. Mais pas question de jouer à pile ou face pour un programme aussi ambitieux. Capstone est donc chargé de démontrer la stabilité de cette orbite très particulière. Il récoltera aussi tout un tas de données qui seront très utiles pour préparer les missions Artemis 2 et 3.
On peut donc être soulagé que Capstone communique à nouveau. Car si la mission Artemis I n’aurait probablement pas été impactée, c’est une autre histoire pour Artemis 2 et 3. Le bon déroulement de ces deux missions, qui doivent respectivement renvoyer des humains en orbite puis à la surface de la Lune, dépend en grande partie des résultats qui seront rapportés par la sonde.
Si la NASA avait perdu Capstone , Artemis 2 et 3 auraient certainement souffert d’un nouveau contretemps majeur. Il faut donc espérer que ce dysfonctionnement n’était qu’un épisode ponctuel, et non pas la première manifestation d’un problème chronique qui pourrait mettre cette mission cruciale en danger.