Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a défendu jeudi sa décision de solliciter l’aide du Fonds monétaire international (FMI), affirmant que celle-ci était nécessaire pour « redresser les finances publiques » après le double choc de la pandémie et de l’invasion russe en Ukraine.
Cette décision a provoqué une levée de boucliers au Ghana, en proie à une grave crise économique, où les détracteurs du président Akufo-Addo l’accusent d’être revenu sur sa décision initiale de ne pas faire appel au FMI. En 2018 le Président ghanéen rejetait vivement l’option FMI. « Nous sommes déterminés à mettre en place des mesures irréversibles, pour maintenir une stabilité macro-économique. Ainsi, il n’y aura plus aucune raison de s’appuyer sur cette institution internationale [FMI, NDLR]”, déclarait-il lors d’un discours prononcé en février de cette année-là.
Ce vendredi 8 juillet 2022, des représentants du FMI sont au Ghana pour aider à « rétablir la stabilité macroéconomique, préserver la viabilité de la dette et promouvoir une croissance inclusive et durable », selon un communiqué officiel.
« Tous les pays du monde s’efforcent de revenir à un état de normalité après l’impact dévastateur de la pandémie de Covid-19 dont les conséquences ont été exacerbées par l’invasion russe en Ukraine », a déclaré le président.
« Dans notre cas, nous avons décidé de solliciter la collaboration du FMI pour réparer, à court terme, nos finances publiques », a-t-il ajouté.
Le pays d’Afrique de l’Ouest a enregistré en mai une inflation de 27%, son niveau le plus haut depuis deux décennies.
M. Akufo-Addo a également affirmé que le gouvernement continuerait à travailler à moyen et long terme pour renforcer l’économie.
Le Ghana sollicite pour la 18e fois de son histoire l’aide du FMI. En 2015, le pays avait obtenu un prêt d’environ un milliard de dollars en contrepartie d’un plan de rigueur budgétaire.
Fin mars, le Parlement a voté la création d’une taxe très contestée sur les transactions électroniques qui a déclenché une mobilisation sociale.
La loi, appelée « E-Levy », prévoit une taxe de 1,5% sur les transactions électroniques, y compris sur les paiements par argent mobile, très utilisés dans le pays.
Pour de nombreux Ghanéens, confrontés à un coût de la vie qui s’envole, cette taxe représente un fardeau supplémentaire.
Cette année, le président et ses ministres ont également réduit leurs propres salaires de 30% et mis en place d’autres mesures qui, espèrent-ils, permettront de dégager environ 400 millions de d’euros d’économies pour les caisses de l’État.
AFP