Le parti d’inspiration islamiste tunisien Ennahda a appelé ses partisans, jeudi 7 juillet, à boycotter le vote du 25 juillet sur un référendum qui amende fortement la Constitution, dénonçant « la construction d’un régime autoritaire ». « Nous appelons au boycott du référendum », qui « n’est pas dans l’intérêt des Tunisiens », a déclaré le porte-parole du mouvement, Imed Khemeri, lors d’une conférence de presse à Tunis.
A ses yeux, le projet de réforme de la Constitution « légitime la construction d’un régime autoritaire et tyrannique ». Il dénonce aussi un document « fait sur mesure », qui « ne provient pas du peuple ni n’est le fruit d’une concertation nationale ».
Le président Kaïs Saïed, qui s’est arrogé depuis un an les pleins pouvoirs en Tunisie, a présenté début juillet un projet de Constitution qui instaure un régime présidentiel et accorde de larges pouvoirs au chef d’Etat, sans véritables garde-fous. Le projet marque une rupture radicale avec le système plutôt parlementaire en place depuis 2014, source de conflits récurrents entre les branches exécutive et législative.
Le Monde