Notre cerveau dispose, comme notre téléphone ou notre ordinateur, d’un mode d’économie d’énergie, pour se préserver en période de famine.
Aujourd’hui quasiment tous nos appareils, téléphones, ordinateurs ou tablettes disposent d’un mode d’économie d’énergie qui permet de faire perdurer l’autonomie de l’appareil tout en réduisant ses capacités et ses performances. Si cette idée a fait son bout de chemin dans le monde des nouvelles technologies, des chercheurs viennent de retrouver un système similaire, dans notre cerveau.
Notre cortex et nos neurones fonctionnent grâce à l’arrivée, plus ou moins fréquente, de glucose. Ce dernier est alors converti en adénosine triphosphate (ATP), qui va alimenter le traitement de l’information dans notre matière grise. Mais vu que l’évolution nous a appris à survivre sans manger pendant plusieurs jours, les scientifiques se sont demandé comment le cerveau pouvait-il bien s’adapter si les réserves en sucre venaient à manquer ?
L’économie d’énergie dans le cerveau, un fait bien réel
Les neuroscientifiques du laboratoire Nathalie Rochefort de l’Université d’Édimbourg se sont penchés sur le sujet, et leurs résultats sont assez surprenants. Ils étudiaient le cerveau des souris quand ils se sont rendu compte qu’elles étaient capables de mettre leur système de vision en “économie d’énergie”.
Ce système a permis aux souris, affamées, de conserver une activité cérébrale tout en sacrifiant une partie de leur vision. Les scientifiques ont estimé qu’après plusieurs semaines de sous-nutrition les rongeurs perdaient près d’un tiers de leur production d’ATP. Conséquence directe, les informations sont beaucoup moins bien traitées, et la vision des souris est bien moins précise.
La faim obnibule notre cerveau et nous déconcentre
Cette étude écossaise vient confirmer les résultats d’une autre recherche, menée en 2016. Christian Brugess, alors professeur de l’Université du Michigan, remarque que les souris réagissent différemment à une image de nourriture, qu’elles aient faim ou non. Selon lui, c’est la représentation que l’on se fait dans notre cerveau d’une image qui est très différente en fonction de notre état de faim. “Vous avez cet objectif, votre corps sait ce dont vous avez besoin, et il dirige l’attention d’une manière qui l’aidera” explique le chercheur.
Ne pas arriver à se concentrer quand nous avons faim est finalement tout à fait naturel, et de même qu’une nuit de 8 heures est recommandée pour être plus productif, une bonne alimentation, notamment en sucre, permet d’avoir une meilleure concentration. Le mythe des carrés de chocolat pour aider à résoudre un problème de mathématiques pourrait donc s’avérer exact.