La France comptait 127.000 infirmières de moins qu’annoncé début 2021, une « forte révision » due à une mauvaise prise en compte des départs en retraite jusqu’à cette date, a indiqué lundi le ministère de la Santé.
Les listes n’étaient pas à jour. Pire, leur « qualité s’est nettement dégradée au cours des dix dernières années », entrainant « une surestimation des effectifs en activité », relève la direction des statistiques (Drees) dans un communiqué.
En cause: le répertoire « Adeli » (pour automatisation de listes), sur lequel les infirmières étaient tenues de s’enregistrer jusqu’à l’an dernier, mais où « les cessations d’activité s’avèrent largement sous-déclarées ».
La Drees a donc fait le choix de ne prendre en compte que les soignantes n’ayant pas atteint l’âge légal de départ en retraite, donc « de moins de 62 ans ».
Cette restriction « conduit à réviser fortement à la baisse les effectifs totaux »: au lieu des 764.000 infirmières annoncées au 1er janvier 2021, on en dénombre désormais 637.000, soit 17% de moins.
Leur recensement passant désormais par un autre répertoire (appelé RPPS), les chiffres de cette année n’ont pas été publiés, dans l’attente de « travaux de redressement statistique spécifiques » – qui concernent également les kinés et les podologues.
D’autres professions paramédicales, toujours enregistrées via Adeli, disposent en revanche de données arrêtées début 2022, mais avec la même réserve liée aux retraités. Ainsi, le nombre de manipulateurs radio passe de 40.700 à 31.300 en se limitant aux soignants de moins de 62 ans, soit une réduction de 23%.
Pour les spécialités de la rééducation (diététiciens, ergothérapeutes, orthophonistes, orthoptistes, psychomotriciens), les effectifs sont de la même manière réduits de 11%, de 83.000 à un peu plus de 73.000 soignants.
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