Selon les chercheurs, une réduction même minime de l’utilisation du sel est un pas déjà important vers une meilleure santé.
Les conséquences de la trop grande consommation de sel sur la santé sont déjà bien connues. Cependant, une récente étude britannique de l’Université de Tulane, à la Nouvelle-Orléans, va encore plus loin et assure qu’il existe un lien direct entre le rajout de sodium sur un plat déjà cuisiné et une mort plus précoce. En revanche, cela ne conercne pas le seul qui serait utilisé lors de la préparation d’un plat.
De 2,3 ans et de 1,5 an en moins
Selon le quotidien britannique The Guardian, qui se fait le relais des conclusions de ces travaux, les chercheurs se sont basés sur les recherches de l’étude Biobank, qui consiste en le suivi de 500.000 Britanniques qui ont été suivis en moyenne sur neuf ans. Il leur a été demandé, via un questionnaire, s’ils ajoutaient du sel à leurs aliments et à quelle fréquence ils le faisaient.
Et les conclusions sont implaccables. Par rapport à ceux qui n’ajoutent jamais de sel supplémentaire à table, les individus concernés ont un risque accru de 28% de mourir prématurément. Dans le détail, à l’âge de 50 ans, les hommes et les femmes qui ajoutent toujours du sel avaient respectivement une espérance de vie qui baissait de 2,3 ans et de 1,5 an.
« À ma connaissance, notre étude est la première à évaluer la relation entre l’ajout du sel aux aliments et la mort prématurée. Même une réduction modeste de l’apport en sodium, en ajoutant moins ou pas de sel aux aliments à table, est susceptible d’entraîner des avantages substantiels pour la santé », indique le professeur Lu Qi, de l’École de santé publique et de médecine tropicale de l’établissement.
Attention aux excès
Comme l’explique encore The Guardian, la consommation de sel est extrêmement difficile à suivre dans la population. En effet, 70% des apports en sodium dans les populations occidentales provient d’aliments transformés et préparés, tandis que seulement 8 à 20% proviennent du sel ajouté à table. De plus, d’autres facteurs tels que l’âge, le sexe, l’origine ethnique, l’IMC et la consommation de drogues ou d’alcool sont à prendre en compte.
Selon l’OMS, il convient de ne pas dépasser deux grammes de sodium par jour, soit 5 grammes de sel. Or, nous consommons généralement de 9 à 12 grammes de sel par jour en moyenne, soit deux fois l’apport maximum recommandé. Pour réduire sa consommation de sel, l’OMS préconise donc de préparer soi-même ses plats.
En 2017, une étude menée par des chercheurs du National Institute for Health and Welfare d’Helsinki soulignait que bien qu’indispensable à petite dose, le sel reste mauvais pour le coeur. Selon ces travaux, une consommation excessive favorise l’hypertension artérielle, elle-même à l’origine de maladies cardiovasculaires, et peut aussi causer de la rétention d’eau.
bfmtv