Le service des urgences du CHU de Nice a dû filtrer les patients lundi soir face à des arrivées trop nombreuses. Une situation inédite en pleine saison touristique estivale.
« Ça fait longtemps que l’on avait alerté. » Au micro de BFM Nice Côte d’Azur, Nadine Grand, urgentiste et syndicaliste Force ouvrière, ne s’étonne pas de la situation inédite qui s’est produite lundi soir au service des urgences du CHU de Nice.
« Les plages sont bondées, les touristes sont là, les restaurants sont bondés… On approche du 14 juillet et on n’a pas de personnel, comment on va faire? », souligne Nadine Grand.
Si le personnel des urgences s’attendait, selon la syndicaliste, à rencontrer cette situation, il ne pensait pas qu’elle se produirait si tôt dans la saison estivale. Aux alentours de 16 heures lundi, ce sont ainsi une centaine de personnes qui attendaient des soins aux urgences. Plus de 230 patients ont été accueillis depuis le matin.
Manque de personnel
Le problème que rencontrent les urgences c’est le manque de personnel comme « dans tous les services du CHU de Nice », pointe Michel Fuentes, le secrétaire du groupement départemental Force ouvrière santé.
« On ne va pas arriver à faire face de toute façon, c’est une catastrophe », s’inquiète Nadine Grand. Pour diminuer les admissions aux urgences lundi, de nombreux patients ont été réorientés vers d’autres hôpitaux du département comme Cannes, Antibes ou Menton et vers des structures privées.
« Nous ne demandons que ça d’augmenter les effectifs. Notre direction des ressources humaines fait ça toute la journée », expliquait la semaine dernière, au micro de BFM Nice Côte d’Azur, Pierre-Marie Tardieux, chef de pôle des urgences.
Manque de personnel, mais également absence de soignants disponibles ou volontaires pour rejoindre l’hôpital public. « On était à 14 médecins en moins il y a un mois, maintenant on en est à 17 », expliquait également la semaine passée Nadine Grand.
Des patients pas toujours urgents
Le personnel soignant du CHU rappelle l’importance pour les patients de ne venir aux urgences qu’en cas de besoin. « Il faut que les personnes qui ne nécessitent pas une prise en charge immédiate diffèrent leur venue aux urgences », suggère Nadine Grand.
Pour les cas ne nécessitant pas de prise en charge vitale, le temps d’attente s’est élevé à plus de 5 heures. « Quand j’ai appelé mon mari, il n’avait pas encore vu de docteur, juste une infirmière », témoigne à BFM Nice Côte d’Azur la femme d’un patient qui s’est rendu aux urgences lundi.
Alors que les vacances d’été avec l’afflux de touristes ne font que démarrer, l’activation du plan blanc au CHU de Nice est évoquée afin de rappeler notamment du personnel en congé.
Je dénonce cette situation inacceptable. J’ai immédiatement saisi le Ministre de la Santé pour que des réponses rapides et durables soient trouvées pour notre @CHUdeNice.
Reconnaissance à nos soignants. https://t.co/06QWwgvrfW— Christian Estrosi (@cestrosi) July 11, 2022
Le maire de la ville Christian Estrosi a de son côté indiqué avoir saisi le ministère de la Santé « pour que des réponses rapides et durables soient trouvées ».
bfmtv