L’éclairage nocturne partiel est insuffisant pour protéger la biodiversité, notamment les chauves-souris

Pour économiser l’énergie et protéger la biodiversité nocturne, de plus en plus de villes décident de n’éclairer que partiellement la nuit. Elles éteignent généralement les lumières de 1h à 5h du matin. Mais des espèces comme les chauves-souris sont actives bien avant, rendant cet éclairage partiel insuffisant.

Pollution lumineuse
Si certaines espèces de chauves-souris apprécient l’éclairage nocturne pour les insectes qu’il attire, la plupart d’entre elles sont désorientées par la lumière.

Face à l’envolée des prix de l’énergie, de plus en plus de villes décident d’éteindre l’éclairage public la nuit, à l’image de celles du Val-d’Oise. Depuis le 1er juillet 2022, une dizaine de communes de ce département expérimentent en effet l’extinction totale des lumières de 1h15 à 4h45 pour économiser l’énergie… Et contribuer à la préservation de la biodiversité ? La communauté d’agglomération Val Parisis, qui gère l’expérimentation, le pense. « Cette mesure traduit l’ambition environnementale de Val Parisis visant la réduction de l’impact de son parc lumineux sur la biodiversité nocturne », note-t-elle sur son site internet.

La pollution lumineuse perturbe la biodiversité
La pollution lumineuse est connue depuis longtemps pour être une menace pour de nombreuses espèces animales et végétales. Eblouissement, désynchronisation des rythmes biologiques, perturbation des migrations et de la reproduction… La lumière nocturne est une perturbation anthropique de plus qui vient s’ajouter à de nombreuses autres. Face à ce constat, différentes options de gestion de l’éclairage sont explorées pour atténuer son impact sur la biodiversité comme par exemple diminuer la puissance et la densité de l’éclairage ou encore ne pas installer de lampadaires qui éclairent vers le haut. Et nombreuses sont les villes porteuses de ce type de projets : Nantes, Lille, Limoges, Strasbourg, Bordeaux ou encore Metz.

Mais l’efficacité de ces mesures sur le vivant reste encore peu connue, faute de suivi scientifique. Val Parisis a admis auprès de Sciences et Avenir ne pas avoir mis en place d’étude pouvant permettre d’observer les bénéfices de l’extinction de l’éclairage public sur la biodiversité. Certains scientifiques se sont tout de même intéressés au comportement de plusieurs espèces, en particulier de chauves-souris, après l’adoption de mesures de diminution de la pollution lumineuse.

Une extinction trop tardive
Dans une étude datant de 2015, des chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et des agents du parc naturel du Gâtinais ont ainsi découvert que l’extinction de l’éclairage, en moyenne entre 1h et 5h du matin, se fait trop tardivement pour conduire à un réel bénéfice sur la santé des chauves-souris.

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