Pourquoi les femmes, même âgées, se défendent mieux que les hommes contre le Covid-19

Confrontées à une infection virale, dont le Covid-19, les femmes sont moins affectées que les hommes. Car même après 80 ans, leurs défenses immunitaires précoces sont plus efficaces, d’après une étude française.

Si les femmes résistent mieux au Covid-19 que les hommes, c’est que des facteurs hormonaux et génétiques semblent leur permettre une immunité efficace plus précocément, et ce même passé 80 ans, d’après de nouveaux travaux publiés dans la revue eBioMedicine (du Lancet Discovery Science). Ce biais de sexe, commun à d’autres pathologies pas seulement virales, pourrait être le point de départ d’un développement de vaccin plus ciblé.

Un virus d’origine inconnue inquiète la Chine
Les autorités ne parviennent pas à identifier la source d’un virus de pneumonie qui se répand en Chine, ayant infecté 59 personnes depuis le 12 décembre 2019.

Les interférons de type 1, des molécules de l’immunité anti-virale
“L’idée de l’étude est de prélever du sang à de 300 individus de 19 à 97 ans, et dans chaque tube mimer l’infection par un pathogène pour analyser la réaction immunitaire après 24 heures”, explique Jean-Charles Guéry, directeur de recherche à l’Inserm et qui a supervisé ces travaux. Au CHU de Purpan (Toulouse), chaque échantillon était ensuite analysé par l’équipe du Pr Antoine Blancher, chef de service d’Immunologie, pour y détecter les molécules caractéristiques d’une réponse immunitaire innée (la première ligne de l’immunité). Trois récepteurs de l’immunité innée intéressent tout particulièrement les chercheurs. Ils se nomment TLR7, TLR9 et STING. Tous ont en commun d’être impliqués dans la production, à diverses temporalités de l’infection, de molécules antivirales et régulatrices de l’immunité appelées « interférons de type 1 ». Essentiels à la réponse immunitaire, les interférons sont ce qu’on appelle des cytokines, c’est-à-dire des molécules de l’immunité chargées d’alerter, recruter ou encore activer les défenses immunitaires.

“La production d‘interféron par l’activation des récepteurs TLR7, TLR9 ou STING est détectée chez toutes les personnes testées, mais pas dans les mêmes quantités”, rapporte Jean-Charles Guéry. En particulier, c’est la seule des sept cytokines testées par les chercheurs à être produite dans des quantités différentes en fonction du sexe du patient. Et comme anticipé, l’avantage est aux femmes.

Les femmes avantagées par leur production d’interféron de type 1
Après une infection virale, il est connu que les femmes produisent plus précocement des interférons que les hommes.

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