Réactions au gel par le Mali des rotations de la Minusma

Les autorités de transition évoquent « le contexte de sécurité nationale » pour justifier cette suspension des rotations des 12 261 soldats et les 1 718 policiers des contingents de la mission onusienne au Mali.

Pour l’expert Allemand, Ulf Laessing, qui dirige à Bamako, le programme régional Sahel de la fondation Konrad Adenauer, cette décision ne sera pas sans conséquences pour les troupes de la Minusma.

Difficultés en vue pour la Minusma
« Je comprends que les Maliens veulent établir de nouvelles règles pour les rotations comme ils l’ont fait pour les interventions des vols de la Minusma qui doivent être approuvés au préalable par Bamako. Le cas de la Côte d’Ivoire est sensible car Abidjan est considéré comme un allié proche de l’ancienne puissance coloniale, la France. J’espère que toutes les parties se mettront d’accord pour une solution sinon, la Minusma aura du mal à fonctionner efficacement et certains pays pourraient être réticents ou hésitants lorsqu’il s’agira de continuer à envoyer des soldats pour contribuer à la mission de l’Onu au Mali », estime l’expert allemand.

Le journaliste-blogueur, Alhousseini Elhadji, de la radio Jamana à Tombouctou, (nord),estime pour sa part que la mesure prise par le régime militaire de Bamako est pour l’instant sans effets sur les populations du nord du Mali.

«Je pense qu’il n’y a pas de conséquences directes sur les populations du Nord en ce qui concerne la suspension des rotations de la Minusma. Mais les conséquences, c’est beaucoup plus au niveau de la réorganisation. Vous savez, il y’a des militaires qui sont là pour faire 4 mois, d’autres 6 mois ou peut-être 2 mois. Aujourd’hui avec cette suspension, certains feront peut-être plus que ça avant que d’autres ne viennent. Encore une fois, les conséquences se feront sentir au niveau de la réorganisation des différents contingents de la mission onusienne au Mali », dit le journaliste.

Une rencontre de clarification en vue
Les autorités de transition prévoient une rencontre avec la mission de l’Onu au Mali. Une réunion dont la date reste inconnue pour le moment. Objectif : faciliter la coordination et la réglementation des rotations.

Cette mesure des autorités maliennes intervient cinq jours après l’interpellation de 49 militaires ivoiriens, des « mercenaires » selon Bamako, qui les accusent d’avoir eu comme « dessein funeste de briser la dynamique de refondation » de l’Etat malien.

Selon Abidjan, ils étaient déployés au Mali en tant qu’Elements nationaux de soutien (ENS), une procédure de l’ONU permettant aux contingents des missions de maintien de la paix de faire appel à des prestataires extérieurs pour des appuis logistiques.

dw

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