Les pompiers poursuivaient vendredi leur lutte acharnée contre plusieurs incendies en France et dans la péninsule ibérique, où les températures restaient suffocantes, alors que plus au nord, le Royaume-Uni était en alerte rouge et craignait de dépasser la barre des 40 degrés la semaine prochaine.
Cette vague de chaleur est la deuxième en à peine un mois. La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.
Attisés par ces chaleurs extrêmes, deux incendies ont brûlé quelque 7.300 hectares depuis mardi dans le sud-ouest de la France et notamment près de la très touristique Dune du Pilat.
« Les feux ne sont toujours pas fixés et malheureusement les conditions sont similaires avec des prévisions de vents pour aujourd’hui », a expliqué à l’AFP le commandant des pompiers Matthieu Jomain.
« Je n’ai jamais vu ça et on a l’impression que c’est post-apocalyptique, vraiment, ça tombe de partout, sur les voitures, c’est inquiétant », a dit jeudi Karyn, une habitante de Cazaux, juste avant l’ordre d’évacuation préventive de ce village proche de la Dune du Pilat.
Déclenché jeudi après-midi par le passage d’un train qui aurait généré des étincelles, un autre incendie a ravagé au moins 300 hectares près d’Avignon, dans le sud-est, avant d’être fixé.
– 37 degrés à 7h du matin en Espagne –
Au Portugal, plus de 2.000 pompiers étaient toujours à pied d’oeuvre pour tenter de venir à bout de quatre foyers importants dans le nord et le centre du pays. « Nous devons être vigilants quelques jours de plus », a insisté jeudi soir le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, appelant la population à la prudence.
Selon la protection civile, ces incendies ont fait un mort et une soixantaine de blessés.
Depuis le début de l’année 2022, un peu plus de 30.000 hectares ont été brûlés au Portugal, le chiffre le plus élevé au 15 juillet depuis 2017, année marquée par des incendies meurtriers ayant fait une centaine de morts.
Dans la région espagnole d’Estrémadure, frontalière du Portugal et où des milliers d’hectares ont brûlé ces derniers jours, un nouvel incendie « à l’évolution défavorable » menaçait le Parc National de Monfragüe, une zone naturelle protégée pour sa biodiversité.
Tandis que de l’autre côté de la Méditerranée, une personne a trouvé la mort dans les violents incendies qui ravagent des régions boisées reculées du nord du Maroc, selon les autorités.
Si le pic de cette vague de chaleur semble avoir été franchi en Espagne, la chaleur ne laissait toujours aucun répit aux habitants qui devront attendre le début de la semaine prochaine pour connaître des températures un peu plus clémentes.
A 7H00 du matin (05H00 GMT), il faisait ainsi déjà 37,2 degrés dans la province de Badajoz (sud-ouest) et des maximales de 44 degrés étaient encore attendues dans le pays vendredi contre une maximale de 45,4 jeudi dans le centre du pays.
Au Portugal, où le mercure a atteint jeudi 47 degrés dans le nord, un record pour un mois de juillet dans le pays, les maximales devraient baisser vendredi à 41 degrés.
– Alerte rouge en Grande-Bretagne –
En France, au contraire, les températures, qui ont atteint 37/38 degrés dans le Sud-Ouest et la basse vallée du Rhône jeudi, devraient encore grimper vendredi à 38/40 degrés au sud d’une ligne Bordeaux – Lyon.
Cette vague de chaleur va s’étendre à partir du week-end plus au nord.
Au Royaume-Uni, qui a émis pour la première fois une alerte rouge « chaleur extrême » pour lundi et mardi, les habitants se préparent à des températures potentiellement jamais atteintes.
« Nous espérions ne jamais arriver à cette situation, mais pour la première fois nous avons des prévisions qui dépassent les 40°C au Royaume-Uni », a déclaré le Dr Nikos Christidis, spécialiste du climat au Met Office. Le record absolu de température dans le pays (38,7 degrés) date de 2019.
Le service de santé publique NHS a mis en garde contre un « bond » des hospitalisations liées à la chaleur tandis que les compagnies de trains n’ont pas exclu des annulations inopinées en raison des températures.
L’Irlande et la Belgique s’attendent également à un début de semaine caniculaire avec un mercure pouvant monter respectivement jusqu’à 32 et 38 degrés localement.
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