Instagram n’a jamais été très à l’aise avec la nudité, surtout lorsqu’elle concerne des femmes et des personnes en surpoids, ou issues de minorités visibles. Une attitude souvent critiquée par les internautes, qui accusent régulièrement le réseau social de partage de photo sa censure excessive de certaines publications — notamment concernant l’éducation sexuelle — tout en fermant les yeux sur certains contenus NSFW.
Sans surprise, Instagram continue d’ajuster son modèle économique. Une nouvelle fonctionnalité déployée cette semaine permettra désormais aux créateurs et créatrices de contenu d’utiliser un paywall sur certaines de leurs publications. Du contenu exclusif qui sera réservé aux abonnés payants, pour un abonnement mensuel pouvant atteindre les 100$, affirmait il y a peu Adam Mosseri, le président du réseau social.
Derrière cette nouvelle fonctionnalité, l’objectif est double pour Instagram : la plateforme espère ainsi conserver ses créateurs et créatrices de contenu près d’elle, tout en s’offrant une confortable marge sur les abonnements utilisateurs. Les paywall pourront notamment concerner les Reels et les publications classiques, qui seront différenciés par une petite couronne et la mention “Exclusive”. Notons aussi que pour encourager les utilisateurs à se lancer, aucune commission ne sera prélevée par l’entreprise jusqu’en 2024.
Instagram va-t-il ressembler à OnlyFans ?
En optant pour le paywall, Instagram lorgne dangereusement sur les plates-bandes des réseaux sociaux estampillés pour adultes, comme Mym et OnlyFans. Créés en 2019 et 2016, les deux sites de partage de photos et vidéos fonctionnent en effet sur le même principe que la plateforme de Meta, à la différence qu’un abonnement payant est d’emblée nécessaire pour accéder à la plupart des contenus.
Pour autant, si Instagram va ajouter des paywalls à certaines publications, la plateforme n’a pas prévu de revoir sa politique concernant la pornographie, et plus généralement la nudité. Face à une concurrence beaucoup plus libérée, le réseau social risque de rapidement arriver à court d’arguments. Rappelons qu’il y a un an à peine, OnlyFans avait tenté de s’émanciper des contenus pornographiques, avant de rapidement faire machine arrière.
