Mali: les ex-rebelles de la CMA déplorent «l’abandon» de l’accord d’Alger par la transition

A delegation of the Coordination of Azawad Movements is seen in Kidal on February 11, 2021. - Signatories to a shaky peace deal deemed vital for ending conflict in Mali met on Thursday in the northern city of Kidal, a former rebel bastion, an AFP journalist said. The city fell to Tuareg separatists in 2012, who captured much of the north of the Sahel state before jihadist groups commandeered their rebellion. Islamist fighters have since expanded the conflict into central Mali as well as neighbouring Burkina Faso and Niger, killing thousands. (Photo by Souleymane AG ANARA / AFP)

La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) était réunie les 16 et 17 juillet à Kidal. Les ex-rebelles de la CMA, qui contrôlent toujours cette importante ville du nord-est du Mali, déplorent « avec inquiétude l’abandon de la mise en œuvre de l’Accord (d’Alger) notamment depuis l’avènement de la transition », et haussent le ton.

C’est la première fois que les ex-rebelles de la CMA ne réaffirment pas leur attachement à l’accord de paix d’Alger : « Nous sommes plus que fâchés », reconnaît l’un des responsables du mouvement armé, qui contrôle toujours la ville de Kidal, au nord-est du Mali, non loin de la frontière algérienne.

La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), alliance de groupes touareg et nationalistes arabes du Nord créée en 2014, alors en rébellion contre le pouvoir central, puis signataire d’un accord de paix avec Bamako en 2015, affirme aussi suivre avec « beaucoup d’inquiétude la dégradation continue de la situation socio-politique » au Mali.

Dans son communiqué, la CMA « condamne toutes les formes de violences et de terreurs exercées sur la population civile » et « déplore l’absence d’une réponse appropriée à cette situation dramatique ». Elle « note avec inquiétude l’abandon de la mise en œuvre de l’Accord (d’Alger) depuis l’avènement de la transition ».

Les ex-rebelles vont désormais plus loin, affirmant qu’ils se réservent le droit « d’en tirer toutes les conséquences ».

Ce qui signifie qu’au sein de la CMA, les indépendantistes montrent de plus en plus leurs muscles et proposent aux autres mouvements de claquer la porte du processus de paix. Sur le terrain, l’application de l’accord de paix est poussive, notamment sur le volet de « l’intégration des ex-rebelles au sein des forces de défense maliennes, ainsi que sur la plus grande autonomie censée être accordée aux régions ».

Le communiqué a été diffusé après une réunion qui s’est tenue samedi et dimanche à Kidal (Nord), en présence notamment des autorités administratives maliennes et de représentants de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).

rfi

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