Ce mardi, les fortes chaleurs vont s’étendre vers le Nord et l’Est, avec des pointes supérieures à 40 °C. Nous vivons actuellement la troisième vague de chaleur la plus intense observée depuis 1947, selon Météo-France. Elle devrait durer encore au moins une semaine.
Une façade atlantique virant au cramoisi et le reste du pays rouge écarlate : la canicule a atteint son point culminant à l’échelle de la France lundi 18 juillet. L’ensemble du territoire avait été placé en vigilance canicule, avec 15 départements en rouge et 69 en orange. L’événement a atteint un niveau totalement inédit dans l’Ouest, où les records historiques de chaleur ont été battus. Si ces régions vont désormais se rafraîchir, le pays va continuer de subir une vague de chaleur dont on ne voit pas encore l’issue. Mardi matin, Météo France a levé la vigilance rouge sur l’Hexagone, mais 73 départements restaient en vigilance orange.
« La plupart des zones du Bassin aquitain jusqu’à la Bretagne n’ont jamais vécu une journée aussi chaude, observe François Gourand, prévisionniste à Météo-France. Dans l’Ouest, on a enregistré entre 13 et 14 °C au-dessus des normales, et jusqu’à 15 ou 16 °C à certains endroits. C’est énorme et très rare. » Parmi les valeurs exceptionnelles, les services météorologiques ont relevé 42,6 °C à Biscarrosse (Landes) − le record en France lundi –, 42 °C à Nantes (Loire-Atlantique), 41,5 °C à La Roche-sur-Yon (Vendée) ou 42,4 °C à Cazaux (Gironde), où sévit un grave incendie.
Les extrêmes ont même affecté la pointe de la Bretagne, où le record historique de température a été battu à Brest avec 39,3 °C, contre 35,2 °C enregistré dans la ville en 1949. A Ouessant, la partie la plus occidentale de France métropolitaine, le mercure a atteint 32,1 °C, une première, cette île du Finistère étant jusqu’ici la seule zone de plaine à n’avoir jamais franchi la barre des 30 °C.
Quatorzième journée la plus chaude depuis 1947
Cette journée « a été la 14e plus chaude observée en France depuis 1947. Sur les treize autres, dix se sont produites en août 2003 et trois en juillet 2019. Cette vague de chaleur est donc la troisième plus intense observée », indique Gaétan Heymes, prévisionniste à Météo-France. Il précise que sur les 154 stations du réseau principal de Météo-France, 23 ont battu leur record absolu, tous mois confondus.
« Ce qui est frappant, c’est que les records ont été battus de 3 ou 4 °C, ce qui est énorme et d’une probabilité très faible, note quant à lui le climatologue (CNRS) Christophe Cassou. C’est comparable au dôme de chaleur du Canada. » Fin juin 2021, le village de Lytton, en Colombie-Britannique, avait enregistré un record exceptionnel de 49,6 °C, soit près de 5 °C au-dessus du précédent maximum au Canada.
L’épisode hexagonal, commencé le 12 juillet, a également été causé par un dôme de chaleur, provoqué par un vaste anticyclone situé sur l’Europe de l’Ouest qui a piégé l’air chaud en empêchant la circulation des masses d’air. Dans un second temps, une « goutte froide », c’est-à-dire une dépression de haute altitude, a entraîné une remontée de l’air brûlant depuis l’Afrique du Nord et l’Espagne et a contribué à l’intensification de la vague de chaleur à partir de dimanche. Elle touche désormais l’ensemble de l’Europe occidentale, provoquant également des feux de forêt en Espagne et au Portugal, ainsi que des records de températures au Royaume-Uni et en Irlande.
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