Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre le président ghanéen sur la piste de danse de la récente célébration locale de la fête nationale française. Bonhomie ou indécence ?
Cinquante-et-une secondes d’une vidéo d’un déhanché présidentiel ont suffi à créer le buzz ghanéen du moment. Sur les images amateur diffusées sur Instagram, Nana Akufo-Addo répond d’abord timidement aux pas de danse de sa partenaire du jour, Anne-Sophie Avé, sous les vocalises live et ciblées de l’artiste Mr Drew et son irrésistible titre « S3k3 ». Simple politesse diplomatique ? La danseuse est ambassadrice de France, hôte en sa résidence, et le président de la République du Ghana est venu participer aux festivités commémorant la fête nationale française du 14 juillet. Manifestement consentant au piège mondain, le « prési » finit par esquisser quelques « phases » plus endiablées…
Couper le cordon
Comme il se doit, la vidéo suscite le buzz du week-end suivant, un chef d’État en situation ordinaire réjouissant toujours certains. D’autres s’en égayent moins, trouvant à redire au spectacle. Si le président ghanéen, notoirement apprécié par Emmanuel Macron, échappe au lynchage que de telles images de connivence « franco-africaine » auraient sans doute provoqué dans l’un des pays francophones de la sous-région, des observateurs rappellent tout de même que le Ghana est actuellement confronté à une crise économique profonde. Rabat-joie jaloux ? Les grognons sont moins heurtés par « l’enjaillement » présidentiel lui-même que par le revirement d’Akufo-Addo à l’égard de la bienveillance suspecte des Occidentaux.
Avec sa doctrine « Ghana Beyond Aid », l’actuel chef de l’État du Ghana avait suscité l’admiration continentale en théorisant la fin de la dépendance à l’aide internationale. Pourtant, après avoir mis fin, en grande pompe, à l’accord signé avec le Fonds monétaire international (FMI) par son prédécesseur, John Dramani Mahama, Nana Akufo-Addo annonçait, le 1er juillet dernier, une nouvelle sollicitation d’aide de son pays auprès du même FMI. Pilule amère dont on ne sait si le déroulé calmera durablement les manifestations récurrentes organisées à Accra contre la vie chère. L’institution de Bretton Woods a accepté la requête sans sourciller….
Twerker en paix
Certes, le FMI n’est pas un fonds français, et il n’est d’ailleurs plus dirigé par un Français depuis le départ de Christine Lagarde en 2019 et les déboires de Dominique Strauss-Kahn (qui en fut le président de 2007 à 2011). Certes, la garden-party du 14 juillet n’était pas un sommet politique. Et certes, un ballet improvisé ne vaut pas renoncement à sa souveraineté. Mais peut-être la notion de danse cadre-t-elle mal avec toute dimension politique…
L’autre vidéo qui fait le buzz, au Ghana, est celle de Farida Mahama qui enflamme Snapchat avec ses twerks. Si la demoiselle n’a pas promis de curer l’économie de son pays, elle est la fille unique de l’ancien président John Dramani Mahama. « L’inconvénient d’avoir une personne populaire ou éminente dans votre famille… vous ne pouvez pas twerker en paix », se désole un internaute, tandis qu’un autre promet que la vidéo de « l’enfant va trouver des ennuis à son père ». Heureusement qu’à la résidence de l’ambassadrice de France, Nana Akufo-Addo n’est pas allé jusqu’à twerker…
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