Tanzanie : le FMI accorde un prêt d’un milliard de dollars

L’Afrique cherche à contrecarrer les effets néfastes de la guerre en Ukraine. Après le Ghana ou la Tunisie, c’est au tour de la Tanzanie de se tourner vers le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un prêt de 1,046 milliard de dollars sur 40 mois. « Les effets secondaires de la guerre en Ukraine retardent la reprise progressive de l’économie tanzanienne », déjà durement touchée par la pandémie de Covid-19, note l’institution. En conséquence, ses experts estiment que le pays africain a besoin d’aide pour mener à bien des réformes et ainsi « débloquer son potentiel économique ».

L’économie tanzanienne a ralenti à 4,8 % en 2020, remontant à peine à 4,9 % l’année suivante, alors que les restrictions de voyages liées au Covid-19 ont malmené le secteur du tourisme, source de revenus essentielle dans ce pays d’Afrique de l’Est.

Chocs externes
La Tanzanie doit immédiatement recevoir l’équivalent de 151,7 millions de dollars. Elle avait déjà reçu un prêt de 567 millions de dollars fin 2021 pour répondre aux besoins les plus urgents alors que la crise sanitaire avait durement entravé son développement économique, notamment dans le secteur du tourisme. La guerre en Ukraine a fait flamber les prix des denrées alimentaires et du carburant.

La progression des prix du blé est « particulièrement préoccupante », écrit le FMI dans son rapport intitulé « Un nouveau choc et une faible marge de man?uvre ». En effet, l’Afrique subsaharienne importe 85 % de sa consommation de céréales, avec des montants particulièrement élevés en Tanzanie, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Mozambique. Les prix des produits agricoles ont augmenté à partir de décembre 2021 en raison « de perturbations persistantes sur l’approvisionnement, de l’augmentation de la demande alimentaire dans les pays voisins et des récoltes faibles ou retardées à cause de la courte saison des pluies », a précisé dans son dernier rapport trimestriel la Banque centrale tanzanienne.

Bilan positif
Le programme annoncé lundi, qui s’inscrit dans le cadre de la facilité élargie de crédit (FEC), doit aider à financer des réformes pour améliorer la stabilité financière du pays, réaliser des investissements publics et soutenir le secteur privé. « Étant donné le bilan positif de la Tanzanie en matière de mise en place de réformes, les directeurs exécutifs ont soutenu les requêtes des autorités pour un accord de FEC », a indiqué Bo Li, un responsable du FMI, cité dans le communiqué. Entre autres objectifs, il a aussi mentionné l’importance de continuer les campagnes de vaccination à plus grande échelle.

Depuis son arrivée au pouvoir, en 2021, après le décès de son prédécesseur John Magufuli, Samia Suluhu Hassan a entrepris de rompre avec certaines de ses politiques en tendant la main à l’opposition et en adoptant une autre approche de la pandémie de coronavirus, que le défunt avait minimisée.

Par ailleurs, la Banque africaine de développement a accordé un financement de 73,5 millions de dollars pour augmenter la production alimentaire du pays.

lepoint

You may like