Face à l’inflation, la Côte d’Ivoire sur le terrain pour faire respecter le blocage des prix

Depuis dimanche, l’État a accentué sa lutte contre les commerçants qui augmentent les prix pourtant bloqués de certains produits comme le pain. Chaque jour, 400 inspecteurs du ministère du Commerce et de l’Industrie vérifient de manière inopinée les commerces du pays et n’hésitent pas à les sanctionner.

L’inspecteur Aristide Tetialy débarque par surprise dans une boulangerie d’Abidjan de manière inopinée et interpelle le gérant : « Le personnel ici qui nous a dit que vous ne vendiez pas le pain à 150 ? ». Les baguettes de 150 francs (0,23 centime d’euros) y sont parties comme des petits pains. En rayon, ne reste plus que les plus chères, celles à 200 francs. Dans cette période d’inflation, l’État a bloqué les prix de certaines denrées, dont celles du pain, et oblige les boulangers à proposer aussi les baguettes les moins chères pour les petits porte-monnaie : « Parce qu’il y a des populations qui n’ont pas de pouvoir d’achat de 200 francs. Il faut pouvoir protéger ce groupe de population ».

Des amendes pour les contrevenants
Le commerçant se voit donc infliger un procès-verbal et payera une amende allant de 500 000 (760 euros) à 5 millions de francs CFA (7 600 euros). Une décision qu’il trouve injuste : « On a bien envie que tout le monde puisse payer à bas prix, mais il faut aussi que les ingrédients qu’on met dans le pain soient au prix abordable pour que, nous aussi, on puisse produire ».

En trois mois, les inspecteurs ont sanctionné 2 000 commerces, coupables d’augmenter le prix des denrées plafonnées ou, comme ici, de ne pas proposer les produits les moins chers. Soumahoro Ben N’faly, président de SOS vie chère, parle au nom des consommateurs et les incite à être davantage acteurs : « Il faut que le consommateur arrête de se plaindre dans son salon ou dans les maquis. Lorsqu’un prix plafonné n’est pas respecté, vous vous adressez à une organisation de consommateurs ou vous appelez le ministère de Commerce ».

L’État vient de l’annoncer, en cas de récidive, certains établissements risquent la fermeture.

rfi

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