La Turquie ne demandera “jamais l’autorisation” d’intervenir en Syrie

La Turquie ne demande « jamais l’autorisation » à quiconque avant de lancer une opération militaire en Syrie, a prévenu jeudi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

« Nous pouvons échanger des idées, mais nous n’avons jamais demandé et nous ne demanderons jamais une autorisation pour nos opérations militaires contre le terrorisme » a-t-il martelé, prévenant: « Cela peut arriver une nuit, soudain ».

La Russie et l’Iran mettent en garde la Turquie
Lors d’un sommet tripartite avec l’Iran et la Russie mardi à Téhéran, le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui menace d’une opération militaire turque en Syrie depuis mai, avait dit compter sur le « soutien de la Russie et de l’Iran dans la lutte contre le terrorisme ». Mais ses deux homologues avaient clairement mis en garde contre toute opération dans le nord-est syrien qui serait préjudiciable à la région.

Les “promesses n’ont pas été tenues”
M. Cavusoglu a rappelé que la Turquie avait « suspendu » ses opérations dans l’est de la Syrie, en octobre 2019, « suite aux promesses des Etats-Unis et de la Russie ». Un accord signé sous les auspices de Washington et Moscou promettait le retrait des forces kurdes à 30 km de la frontière turque. Mais « ces promesses n’ont pas été tenues. Des attaques contre des opposants syriens et nos soldats se sont accrues », a assuré M. Cavusoglu.

“Que feraient-ils à notre place?”
« Que feraient les Etats-Unis à notre place? Que ferait la Russie? Que dit-elle pour justifier son invasion de l’Ukraine? Qu’il y avait une menace à son encontre ». « Nous avons dénoncé l’agression de la Russie contre l’Ukraine dès le début. Mais il y a des attaques menées contre nous depuis cette zone » du nord-est syrien, a insisté le ministre.

Trois opérations turques depuis 2016
Depuis 2016, la Turquie a lancé trois opérations militaires d’envergure en Syrie, à sa frontière sud, visant les milices et organisations kurdes, et une offensive début 2020 contre les forces du régime syrien. Une partie du nord de la Syrie est contrôlée par les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie considérée par Ankara comme une émanation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme organisation terroriste par la Turquie mais aussi les Etats-Unis et l’Union européenne.

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