En Angleterre, une autoroute pour drones d’ici 2024

La start-up Altitude Angel a reçu l’autorisation du gouvernement britannique d’établir un couloir aérien sécurisé. N’importe quel opérateur de drones pourra y insérer des aéronefs autonomes grâce à des technologies interopérables.

C’est une autoroute d’un nouveau genre que le gouvernement britannique vient d’autoriser. Longue de 265 km, elle reliera d’ici 2024 les villes de Reading, Oxford, Milton Keynes, Cambridge, Coventry et Rugby dans le sud-est de l’Angleterre. Le projet a été annoncé officiellement le 18 juillet 2022 par le ministre des entreprises Kwasi Kwarteng au… salon d’aéronautique de Farnborough. Et pour cause : il s’agit d’un couloir aérien où pourront voler des drones en toute sécurité, le projet Skyway, à 120 m d’altitude (400 pieds).

La mise en œuvre sera assurée par un consortium mené par la start-up Altitude Angel, spécialiste de technologies de gestion de trafic de drones, avec entre autres, British Telecom pour la partie connexion 4G et 5G.

Un espace aérien partagé
Nuance de taille : il ne s’agit pas d’un espace réservé aux drones mais bien d’une zone partagée par tous types d’aéronefs, avec ou sans pilotes à bord. Altitude Angel va en l’occurrence déployer la solution qu’elle a déjà mise en place au sud de Reading en 2020, un couloir de 500 m de large et 8 km de long appelé Arrow Drone Zone où les drones à basse altitude partagent l’espace avec les avions conventionnels.

L’enjeu est de lancer dans les airs des drones autonomes, et non plus des engins pilotés à distance par un opérateur humain, de manière sécurisée. Pour cela, l’approche consiste à barder l’ « autoroute » de capteurs au sol pour renseigner en temps réel sur les obstacles que les drones sont susceptibles de rencontrer et à littéralement gérer le trafic en temps réel. Les engins seront en contact permanent avec l’infrastructure cloud mise en place, notamment pour les données de cartographie et la gestion des autorisations de vol, et surveillés à distance.

L’opérateur garde le contrôle de son appareil
L’autre particularité du projet consiste à pouvoir accueillir n’importe quel fabricant ou exploitant de service de drones, sans que ces derniers aient besoin d’adapter techniquement leurs machines. Les aéronefs pourront emprunter l’autoroute tels qu’ils sont conçus, dès lors qu’ils auront été autorisés et reconnus par le système. « Les drones commerciaux auront une forme de visibilité électronique une fois intégrés dans notre système, explique Stephen Farmer, porte-parole d’Altitude Angel, mais ce sera l’opérateur, et non Altitude Angel, qui gardera le contrôle de l’appareil. Si notre système détecte un conflit potentiel, cet opérateur en sera averti. »

La start-up n’est pas non plus en charge des conditions dans lesquelles décollent et atterrissent les appareils, seulement de ce qui se passe dans la zone aérienne. La mise en place d’éventuelles zones pour drones dans les aéroports, ou de hub dédiés ou encore de sites en pleine ville, est un sujet à part entière, dépendant des usages. Mais qui outrepasse le volet technique de ce projet.

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