Quand les symptômes apparaissent, la maladie est déjà installée dans le cerveau. Actuellement, il n’existe aucun moyen de la détecter avant qu’il ne soit trop tard. Mais des chercheurs pensent avoir trouvé : il s’agirait de repérer de minuscules structures qui se forment profondément dans le cerveau à mesure que la maladie progresse.
La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative progressive qui se développe dans le cerveau bien avant l’apparition des premiers symptômes. En moyenne, « les patients restent asymptomatiques jusqu’à ce que 50 à 70 % des neurones à dopamine soient détruits et que le cerveau ne soit plus en mesure de compenser cette perte », explique l’Inserm. Cette phase peut durer plusieurs années, mais lorsque les symptômes arrivent, il est bien souvent trop tard pour traiter la maladie. Ils peuvent être moteurs, comme de l’akinésie (lenteur des mouvements), de la rigidité ou des tremblements, mais aussi cognitifs, ou bien concerner le sommeil, l’équilibre, ou même l’odorat. Les traitements, bien qu’ils ne puissent stopper l’évolution de la maladie, apportent de la dopamine, permettant de limiter les symptômes moteurs.
Actuellement, le diagnostic repose principalement sur l’élimination des autres pathologies possibles que la maladie de Parkinson, grâce notamment à des IRM ou des scanners. Il peut aussi passer par l’amélioration des symptômes moteurs suite à un traitement dopaminergique, ou par un bilan neurologique et des symptômes que subit le patient. Mais une étude publiée dans la revue Science Advances révèle une technique qui permettrait de diagnostiquer la maladie de manière plus sûre. Elle repose sur l’IRM quantitative, plus simplement appelée IRMq. Tout comme l’IRM classique, elle repose sur l’application de champs magnétiques non dangereux pour l’humain qui provoquent des vibrations atomiques qui sont ensuite détectées. L’IRM quantitative permet d’obtenir des propriétés biophysiques plus précises des tissus, et de cibler des endroits « cachés » du cerveau, enfouis profondément et les détailler plus précisément que l’IRM classique.
De minuscules structures révélatrices de la maladie
Les chercheurs de l’Université hébraïque de Jérusalem ont étudié plus amplement le striatum, une structure nerveuse située sous le cortex cérébral, considérée comme le « centre de la motivation » et sévèrement touchée par la maladie de Parkinson. En observant le cerveau de 99 patients malades mais à un stade précoce (moins de quatre mois après le diagnostic) et 46 personnes saines, ils ont repéré de minuscules différences structurelles situées dans le putamen, la partie latérale du striatum. Des différences qui sont dues à la baisse de dopamine engendrée par la maladie. « Chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, nous avons trouvé des gradients anormaux dans le putamen, révélant des changements dans le putamen postérieur qui expliquent la perte dopaminergique et le dysfonctionnement moteur des patients », décrit l’étude.
Ils ont de plus comparé ces anomalies dans le cerveau des patients malades à celles des cerveaux de personnes ayant un vieillissement normal. Cela leur a permis de confirmer que les microstructures observées étaient bien spécifiques à la maladie de Parkinson. Mais leur méthode, si elle promet un diagnostic précoce de la maladie dans les années à venir, est loin d’être prête pour une véritable application clinique. L’équipe prévoit ainsi entre trois et cinq ans avant de pouvoir réellement traduire leur technologie en outil clinique.
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