Une manifestation a eu lieu à Tunis avant le référendum organisé ce lundi au sujet de la nouvelle Constitution souhaitée par le président Kaïs Saïed. View on euronews
Des centaines de personnes se sont rassemblées dans les rues de Tunis ce samedi pour réclamer le départ du président Kaïs Saïed et dénoncer son projet de Constitution qui sera soumis à référendum ce lundi.
L’opposition, et notamment le parti islamiste Ennahda, critique ce texte qui placerait « la plupart des pouvoirs dans les mains d’un seul homme ».
En vertu de cette nouvelle loi fondamentale, le président aura notamment le droit de nommer et de révoquer le Premier ministre sans consulter le Parlement.
Vidéo: Référendum en Tunisie : les partisans de Kaïs Saïed en campagne, l’opposition appelle au boycott
Mohamed Gonani, membre du parti Ennahda : « L’essence de la Constitution est d’assurer un équilibre des pouvoirs, mais cette nouvelle Constitution donne au président de larges pouvoirs et ne prévoit aucun mécanisme pour le mettre en accusation ou le réprimander. »
Ennahda, comme d’autres, accuse Kaïs Saïed d’avoir mené un véritable coup d’Etat le 25 juillet 2021, avant de renforcer progressivement sa mainmise sur le pays en limogeant le Premier ministre puis en choisissant de dissoudre le Parlement.
Samia Abbou, cheffe du parti Attayar : « J’étais pour le 25 juillet. J’étais pour le changement, pour un changement positif, pour qu’on demande des comptes aux voleurs et à la mafia qui ont volé le pays. J’étais pour cela. Mais depuis, nous avons vu la vraie nature de Kaïs Saïed. On a vu que son problème n’était pas de lutter contre les corrompus. D’ailleurs, jusqu’à aujourd’hui, personne n’a été condamné. »
Plusieurs partis d’opposition et des ONG ont appelé au boycott de ce référendum, dont l’issue ne fait guère de doute.
Ils disent craindre le retour à un régime « dictatorial » comme celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la Révolution de 2011.
euronews