Boris Johnson en route vers l’OTAN?

Poussé vers la sortie du 10 Downing Street à Londres, Boris Johnson pourrait bien rebondir à Bruxelles. Le futur ex-Premier ministre britannique pourrait en effet briguer le poste de secrétaire général de l’OTAN l’année prochaine.

Le mandat de l’actuel secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, devait initialement prendre fin en septembre prochain mais il a été prolongé d’un an en raison de la guerre en Ukraine. “On ne change pas le capitaine d’un navire en pleine tempête”, soulignait-on au sein de l’Alliance en mars dernier.

Qui pourrait donc remplacer le Norvégien, en poste depuis 2014? Selon les médias britanniques, dont le Telegraph, Boris Johnson pourrait bien lui succéder à la tête de l’organisation militaire. Fragilisé dans son pays au point d’être poussé vers la sortie de son gouvernement, le futur ex-Premier ministre britannique s’est en revanche fait remarquer à l’international en se montrant particulièrement ferme à l’égard de la Russie.

Des sources gouvernementales et parlementaires plaident en tout cas pour que “BoJo” prenne la tête de l’OTAN, comme elles l’ont suggéré au Telegraph, ainsi qu’au Daily Express. “Sur la scène internationale, Boris Johnson s’est battu pour la liberté”, a déclaré un membre du gouvernement britannique au tabloïd conservateur. “Sa compréhension de la politique européenne, ses relations avec nos alliés sur le continent et sa défense courageuse de la souveraineté de l’Ukraine font de lui un homme d’État capable de guider le continent dans cette période de défis, de conflits et de changements”, a ajouté cette source gouvernementale.

L’Ukraine soutient “BoJo”

Même son de cloche chez Oleksiy Honcharenko, député ukrainien et président du Conseil régional d’Odessa, lequel a salué le leadership de Boris Johnson depuis le début de la guerre en Ukraine. “Le Royaume-Uni a été l’un de nos plus importants soutiens et a imposé des sanctions significatives à la Russie”, a souligné Oleksiy Honcharenko. Par ailleurs, le président Zelensky a regretté la démission de Boris Johnson de son poste de Premier ministre.

Washington ne veut pas d’un candidat UE

Boris Johnson quittera officiellement le gouvernement britannique le 6 septembre prochain, ce qui lui laissera un an pour se reposer mais également s’activer en coulisses pour vendre son éventuelle candidature à l’OTAN. S’il brigue effectivement ce poste, il devra toutefois abandonner son siège au Parlement britannique.

Les chances qu’un Britannique succède à Jens Stoltenberg sont loin d’être inexistantes. En effet, Washington voudrait éviter que le poste ne revienne à un candidat issu de l’Union européenne, et ce afin d’avorter tout projet d’Europe de la Défense. Le choix du Norvégien (dont le pays ne fait, rappelons-le, pas partie de l’UE) en 2014 s’expliquait en partie pour cette raison.

Un veto français?
Alors que le poste de commandant suprême de l’OTAN a toujours été dévolu à un Américain, celui de secrétaire général est exclusivement revenu à un Européen depuis 1952. Il s’agit généralement d’un ancien Premier ministre et/ou ministre des Affaires étrangères. Boris Johnson remplit donc ces différentes cases.

À noter qu’il n’existe pas de procédure formelle pour la désignation du secrétaire général. Il est choisi à l’unanimité par les membres de l’OTAN qui arrivent traditionnellement à un consensus sur la question. La candidature de “BoJo” serait en tout cas bien reçue au sein des pays baltes et d’Europe de l’Est en général, effrayés par la menace russe. En revanche, la France pourrait bien y mettre son veto. Affaire à suivre…

7sur7

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